Une église pleine à craquer, des chants, quelques larmes, mais aussi des sourires : près de 800 personnes étaient présentes à l’église de Saint-Roch-de-l’Achigan pour un dernier adieu à Céline Pilon et France Desrosiers, deux des trois victimes de l’explosion survenue à Saint-Roch-de-l’Achigan à la mi-janvier.

« On est un petit patelin. Je suis venue car je connais mon monde, et c’est vraiment deux personnes que tout le monde aimait beaucoup », s’exclame Ninon Latulipe, installée sur le perron de la paroisse où s’étaient rassemblées des centaines de personnes vendredi après-midi. « Ma nièce s’est fait baptiser dans cette église en même temps que l’un des enfants de Céline. On a plein de souvenirs. C’est un beau cadeau pour elle qu’il y ait autant de monde », explique Mme Latulipe avec un timide sourire.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Ninon Latulipe

Plusieurs ont connu Mme Pilon et Mme Desrosiers à l’école. D’autres les ont côtoyées alors qu’elles faisaient du bénévolat. Plusieurs se souviennent de l’époque où Mme Pilon tenait un restaurant populaire, L’Harmonie. Ils sont unanimes : elles étaient gentilles, généreuses et impliquées dans leur communauté.

Céline ! Je la connaissais du temps où elle avait son restaurant. Je venais au restaurant tous les matins pour l’agacer !

Gilles Tétreault

« C’est une petite communauté. C’était deux cousines, deux femmes très impliquées, et elles ont vraiment perdu la vie de façon tragique. C’est un drame », explique Jimmy Jolicœur, présent au nom de la famille, qui ne souhaitait pas s’adresser aux médias.

Le temps glacial n’a pas empêché des centaines de citoyens d’aller rendre un dernier hommage aux défuntes. En début d’après-midi, déjà 400 personnes se trouvaient à l’intérieur de l’église. Ils étaient près de 800 pour la cérémonie liturgique à 15 h 30. Des dizaines d’hommages ont été rendus aux deux victimes et à leurs proches, accompagnés de chants religieux.

Une tragédie

Céline Pilon et France Desrosiers, toutes deux âgées de 65 ans, ont perdu la vie dans une explosion survenue à Propane Lafortune, leur lieu de travail, le 12 janvier dernier. Un sous-traitant de 26 ans, Christophe Paradis, fait également partie des victimes de cette tragédie. Les obsèques du jeune soudeur auront lieu ce samedi à Mascouche.

« C’est une tragédie épouvantable, ça a affecté le cœur de notre communauté. Ces personnes ont perdu la vie dans des circonstances vraiment tragiques », a déclaré Sébastien Marcil, maire de Saint-Roch-de-l’Achigan.

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Sébastien Marcil, maire de Saint-Roch-de-l’Achigan

Ces gens-là se sont levés un matin et ont été confrontés au pire. Donc aujourd’hui j’encourage les gens à [soutenir] les familles.

Sébastien Marcil, maire de Saint-Roch-de-l’Achigan

La municipalité collabore pleinement à l’enquête de la Sûreté du Québec (SQ), qui permettra de déterminer la cause de cette explosion majeure.

Un incendie avait pris naissance dans le dépôt de propane appartenant à l’entreprise Propane Lafortune, provoquant une déflagration. Le bâtiment de cette entreprise familiale a été complètement rasé.

Selon nos informations, la thèse de la négligence criminelle est étudiée par la SQ. L’enquête est toutefois loin d’être terminée.

« Ça va laisser des traces dans notre communauté. Des questions demeurent sans réponse. On veut savoir ce qui s’est passé, pourquoi et comment », a conclu le maire.