La suspension d’une importante partie des services de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) cause de sérieux problèmes à bien des usagers depuis quelques jours. Et il faudra s’y habituer : la situation devrait perdurer jusqu’au 20 février, pour permettre à l’organisme de migrer vers un nouveau système.

Pour mettre en œuvre sa nouvelle plateforme « SAAQClic », qui sera « plus simple d’utilisation », la société affirme en effet devoir « convertir plus de 10 milliards de données », ce qui se traduira par une période de transition pendant laquelle la clientèle aura accès à un nombre limité de services. Cette période a commencé vendredi dernier, à 17 h, et doit se poursuivre jusqu’au 19 février, inclusivement.

D’ici là, « seuls certains services jugés indispensables seront accessibles », affirme la porte-parole, Anne-Marie Dussault Turcotte. Parmi eux : vérifier la validité d’un permis, remplacer un permis perdu ou volé, échanger un permis étranger, vérifier la conformité d’un véhicule routier, réserver ses examens de conduite pratiques ou payer le renouvellement d’un permis de conduire ou d’une immatriculation.

Mais surtout, cette transition représente un premier test pour Québec. La nouvelle plateforme de la SAAQ sera intégrée au Service d’authentification gouvernementale, que le gouvernement veut implanter progressivement dans les prochaines années pour permettre aux usagers d’interagir avec tous les ministères au même endroit, de manière sécuritaire.

À terme, ce service devrait prendre la place de clicSÉQUR. Le gouvernement Legault projette d’y intégrer de nombreux autres organes ministériels en 2023. Autrement dit, d’autres transitions du genre surviendront forcément cette année.

Des répercussions bien réelles

En ligne, des personnes ont déploré ces derniers jours se buter à des services « tellement engorgés » qu’il n’est plus possible d’effectuer aucune action. D’autres ont déploré que la période de transition soit si longue, y voyant même un « signe de l’inefficacité du nouveau système qui sera implanté ». Un lecteur a aussi rapporté avoir une procuration en main pour l’achat d’une motoneige, qui viendra à expiration avant la fin de la transition. Or, celle-ci l’empêche de procéder.

Par courriel, la SAAQ se dit « consciente des répercussions que le ralentissement de [sa] prestation de services aura sur [sa] clientèle ». Cela dit, « il s’agit d’un passage obligé pour lui offrir des services encore mieux adaptés à la réalité d’aujourd’hui », insiste la porte-parole, en remerciant les usagers pour « leur patience, qui nous aide à mettre ce projet en œuvre ».

Mi-janvier, le PDG de la SAAQ, Denis Marsolais, avait parlé de cette période de transition comme d’une « étape importante » pour son organisation. Cette transformation représentera à terme, dit-il, « une amélioration majeure de l’offre de service ». « Nos clients et clientes jouiront de plus d’autonomie et d’un gain de temps et ils auront accès à des transactions en ligne simplifiées », a-t-il notamment promis.

La nouvelle plateforme « SAAQClic » devrait permettre d’effectuer des demandes administratives qui devaient jusqu’ici passer par un bureau physique, dans le but de réduire les temps d’attente et les délais entre les demandes.