(Québec) L’Office québécois de la langue française (OQLF) a reçu l’an dernier un « nombre record » de plaintes provenant de citoyens qui réclament que l’on respecte leurs droits linguistiques prévus par la Charte de la langue française.

Selon l’organisme, qui a déposé vendredi au Parlement son rapport annuel 2021-2022, « en 10 ans, jamais les citoyens n’avaient manifesté autant d’inquiétudes ». Concrètement, l’OQLF a reçu 6292 plaintes concernant de possibles contraventions à la Charte, ce qui représente « une augmentation de 45 % par rapport à l’année précédente et de 72 % par rapport à 2019-2020 ».

« Pour répondre à cette préoccupation, l’Office a assuré une présence accrue sur le terrain en effectuant des inspections et en menant des enquêtes ainsi que d’importantes opérations de surveillance », affirme l’Office. Au 31 mars dernier, l’OQLF avait effectué 5848 inspections, comparativement à 3677 l’année précédente.

De toutes les plaintes reçues l’an dernier, 31 % visaient la langue de service, 25 % des sites web et 16 % des enjeux liés à l’affichage public.

Une régression dans l’affichage public

L’OQLF note également une régression quant au respect des exigences linguistiques en matière d’affichage public dans certaines régions du Québec. C’est le cas entre autres en Outaouais, dans la ville de Gatineau, mais aussi dans les banlieues sud et nord de Montréal. Le pourcentage d’entreprises conformes en matière d’affichage public s’améliore toutefois à Laval, à Trois-Rivières et à Québec.

Dans l’île de Montréal et à Sherbrooke, la proportion d’entreprises conformes à la Charte de la langue française en matière d’affichage stagne.

« Le taux de conformité le plus bas reste celui de l’île de Montréal avec 85,9 % », note l’Office, alors qu’il est à 90,2 % pour l’ensemble de la province.

En ce dernier jour de la session parlementaire d’automne, le gouvernement Legault a renoncé vendredi à la nomination du premier commissaire à la langue française. Il souhaitait présenter la candidature de Benoît Dubreuil, coauteur de l’essai Le remède imaginaire : pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec. Si le Parti québécois appuyait cette nomination, Québec solidaire a annoncé qu’il allait voter contre. Le Parti libéral ne s’est pas prononcé.

Ce poste de commissaire est une création de la loi 96, adoptée à la fin du premier mandat de la Coalition avenir Québec (CAQ). Le titulaire aura pour fonction de suivre l’évolution de la situation linguistique du Québec. Le gouvernement procédera à une nomination plus tard à l’hiver.