(Ottawa) Le recteur de l’Université d’Ottawa, Jacques Frémont, présente ses excuses après avoir été critiqué par l’ensemble de la classe politique. L’institution postsecondaire avait interdit aux caméras de prendre des images de l’ambassadeur de la Chine au Canada, Cong Peiwu, lors de son discours devant des étudiants lundi après-midi.

« Au sujet du caméraman qui n’a pas pu faire son travail lors de la conférence de l’ambassadeur chinois, nous avons pris la mauvaise décision au dernier moment », a-t-il écrit sur son compte Twitter mercredi matin. Nous nous excusons auprès des médias concernés. Nous aurions dû faire mieux pour protéger la liberté de la presse. »

Le premier ministre Justin Trudeau avait affirmé la veille que l’université avait commis « une erreur » en portant ainsi atteinte à la liberté de la presse. L’Université d’Ottawa s’est également attiré les critiques du chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, qui n’a pas manqué de rappeler comment l’institution avait également bafoué la liberté académique par le passé avec l’affaire Lieutenant-Duval.

Du personnel de l’Université d’Ottawa a décidé d’interdire les caméras à la demande de l’ambassadeur chinois au Canada qui donnait une conférence ouverte aux médias lundi après-midi. Une déclaration de la porte-parole de l’institution mardi laissait entendre que le refus de M. Peiwu de participer en présence de caméras aurait mis l’évènement en péril.

Radio-Canada avait également rapporté que du personnel de l’université a baissé les stores pour cacher une manifestation en soutien aux Ouïghours qui se déroulait à l’extérieur du bâtiment. Or, le gazouillis du recteur de l’institution n’aborde pas cette question.

Le député conservateur, Pierre Paul-Hus, avait dit mardi s’attendre à « une réaction forte » du gouvernement canadien. Au lieu de s’en prendre à l’université, il a plutôt blâmé l’ambassadeur chinois.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, avait déclaré que la liberté de la presse est « un droit fondamental » dans une société démocratique.

La conférence a eu lieu alors que la Chine a été aux prises durant le week-end avec des manifestations généralisées contre la sévérité de sa stratégie « zéro COVID ». Un évènement sans précédent depuis que l’armée a écrasé le mouvement prodémocratie dirigé par des étudiants de 1989, sur la place Tiananmen à Pékin.

Avec La Presse Canadienne