(Ottawa) Un projet de développement de condominiums sur Juno Beach, en France, a été annulé après un tollé public et une bataille juridique de trois ans entourant ce lieu emblématique du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944.

Les gouvernements canadien et français ont accepté d’aider financièrement la Ville de Courseulles-sur-Mer à acheter une parcelle de terrain adjacente au Centre Juno Beach, où un promoteur envisageait de construire un immeuble de 70 appartements.

Le ministère canadien des Anciens Combattants a déclaré que cette construction « constituait une menace à la fois pour l’intégrité de Juno Beach et pour les activités du Centre Juno Beach ».

Les promoteurs du « Domaine des Dunes » prévoyaient d’utiliser pendant près de deux ans, le temps des travaux, une route privée longeant le musée commémoratif, ce qui, selon le Centre Juno Beach, causerait du « chaos » et des problèmes de sécurité pour les visiteurs.

Les gouvernements fédéral et locaux négocient également un bail de 99 ans pour protéger une parcelle de terrain où les soldats canadiens avaient débarqué le « jour J », en juin 1944, y compris une partie du parc Juno, où les touristes peuvent visiter d’anciens bunkers du « mur de l’Atlantique » nazi.

Les visées du promoteur ont déclenché une campagne publique pour « sauver Juno Beach », qui encourageait les gens à écrire des lettres aux députés et aux autorités françaises afin de leur demander de stopper le projet.

« Chaque jour du Souvenir, les Canadiens promettent de ne jamais oublier les sacrifices consentis pour les générations futures, rappelait cette semaine la fondatrice de la campagne, Cindy Clegg, dans un communiqué. Et cette année, nous avons forcé notre gouvernement à intervenir et à protéger l’héritage et la réputation de notre pays en tant qu’allié et force du bien, dans un monde déchiré par la guerre. »

Le Centre Juno Beach, un musée privé construit en 2003, a connu des difficultés financières en raison de la pandémie et d’une bataille judiciaire avec le promoteur du projet.

« L’accord final assurera la préservation du Centre Juno Beach et de la présence commémorative canadienne en Normandie pour les générations à venir », s’est réjoui vendredi le Centre dans un communiqué.

Le ministère des Anciens Combattants a accepté en janvier de fournir jusqu’à 500 000 $ au cours des deux prochaines années pour couvrir certaines des dépenses du Centre Juno Beach et l’aider à faire face à la pandémie, en plus des 500 000 $ qu’Ottawa verse au musée chaque année.