(Ottawa) Le premier ministre canadien Justin Trudeau devrait comparaître prochainement devant une commission d’enquête pour justifier le recours à la loi sur les mesures d’urgence afin de mettre fin à l’important mouvement de contestation des camionneurs en début d’année, a indiqué son bureau mardi.

Très rarement utilisés en temps de paix, ces pouvoirs avaient été invoqués en février après des semaines de manifestations qui avaient paralysé la capitale fédérale Ottawa et bloqué des frontières avec le voisin américain.  

La Commission sur l’état d’urgence, dirigée par un ancien juge, doit entamer le 13 octobre six semaines d’audiences publiques sur cette affaire.

Le bureau du premier ministre a indiqué à l’AFP que M. Trudeau s’attend à être invité à témoigner et qu’il accueille « favorablement l’occasion ».

Justin Trudeau avait défendu le recours à cette loi, déclarant que les autorités avaient besoin de « plus d’outils pour rétablir l’ordre » après plus de trois semaines d’« activités dangereuses et illégales ».

Sa décision d’invoquer la loi sur les mesures d’urgence, qui confère au gouvernement des pouvoirs exceptionnels pour faire face à une crise majeure, a été vivement critiquée, notamment par l’opposition politique ainsi que par des associations de défense des droits et liberté.

Minimisé au départ par les autorités, le mouvement de contestation est parti de camionneurs protestant contre l’obligation d’être vacciné pour passer la frontière avec les États-Unis, puis s’est élargi à un refus général des règles de santé publique au Canada.

Les manifestants étaient allés jusqu’à bloquer un pont entre la ville canadienne de Windsor et la ville américaine de Détroit, paralysant une route commerciale essentielle pour l’industrie, notamment de la construction automobile.