Le canal de Lachine est infesté d’algues bleues, au point où les autorités préviennent le public de rester loin de ses eaux.

Dans un court message publié lundi, Parcs Canada, l’organisme responsable du lieu historique national du Canal-de-Lachine, a indiqué avoir « potentiellement détecté la présence d’algues bleu-vert (cyanobactéries) à des endroits localisés » du cours d’eau artificiel.

« Les algues ont été observées un peu partout le long de la voie navigable, sans secteur spécifique plus problématique », précise-t-on.

L’organisme fédéral prévient le public qu’il est important d’éviter « tout contact direct et prolongé avec l’eau », de tenir les jeunes enfants à distance du secteur contaminé et de ne pas laisser les animaux domestiques y jouer ou en boire l’eau.

Qui plus est, on recommande de se tenir à une distance d’au moins 3 mètres des fleurs d’eau ou de l’écume.

Comme leur nom l’indique, on reconnaît les cyanobactéries, communément appelées algues bleues ou algues bleu-vert, à leur couleur. Ces microorganismes peuvent renfermer des toxines et causer des ennuis gastro-intestinaux, des éruptions cutanées, des maux de tête, des vomissements ou de la fièvre. Si elles sont ingérées, elles peuvent aussi être nocives pour les animaux.

Si la présence d’algues bleues dans le canal de Lachine n’est pas anormale, comme elle se retrouve en petite quantité dans la plupart des plans d’eau au Québec, c’est le fait qu’elles s’y trouvent en excès qui peut être considéré comme dangereux, indique Yannick Huot, géomaticien spécialisé en limnologie à l’Université de Sherbrooke.

Là pour de bon ?

Mais comment les algues ont-elles pu proliférer à ce point dans le canal urbain ? La réponse à cette question n’est pas encore claire, mais comme le souligne Yannick Huot, elles prolifèrent en présence de nutriments comme l’azote et le phosphore, des éléments qu’on retrouve habituellement davantage dans les secteurs agricoles.

Qui plus est, « les algues bleues adorent la chaleur et il a fait très chaud cet été », ajoute Yannick Huot.

La présence des algues bleues dans le canal n’est pas définitive, précise-t-il également.

Avec l’arrivée du temps plus froid, il n’y en aura plus cet automne. Mais si les conditions de nutriments ou de température reviennent, à l’été prochain, par exemple, il y a de fortes chances qu’elles reviennent.

Yannick Huot. géomaticien spécialisé en limnologie à l’Université de Sherbrooke

Aussi, compte tenu des changements climatiques, les conditions propices à la prolifération des algues bleues sont appelées à devenir de plus en plus fréquentes, ajoute Yannick Huot.

Parcs Canada n’avait toujours pas rappelé La Presse lundi en soirée.