Une trentaine d’organisations syndicales ont manifesté lundi à Montréal contre la « précarité grandissante » des travailleurs et pour une augmentation des salaires dans un contexte de forte inflation.

Quelques centaines de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi au parc La Fontaine avant de marcher dans la rue Cherrier en affichant des bannières aux messages anticapitalistes.

Les syndicats lancent « un appel à faire payer les patrons pour l’inflation, en réclamant un rattrapage salarial et l’indexation des salaires au coût de la vie », peut-on lire dans un communiqué de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). « Les entreprises ont profité de l’inflation pour majorer leurs prix, ce qui leur a permis d’engranger des profits records », dénonce-t-on, ce qui correspond aux conclusions d’une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) publiée en août.

« On est là pour décrier cette situation, mais également pour faire un appel au maintien et au réinvestissement dans les services publics », a dit le président du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, Marc-Édouard Joubert, rencontré sur place.

Mettre fin à « l’exploitation »

Dominique Daigneault, présidente du Conseil central Montréal métropolitain de la CSN, a un objectif plus ambitieux : « Ce qu’on réclame aujourd’hui, c’est de mettre fin ni plus ni moins qu’à l’exploitation des travailleurs », a-t-elle déclaré. Elle revendique également « qu’on puisse vivre dans une société où on ne se fonde pas seulement sur le profit que peuvent engranger les plus riches de la population, mais sur le bien-être de la population ».

« La pandémie a révélé au grand jour à quel point les travailleuses et les travailleurs sont mal protégés en cas de chômage », a déclaré Jérémie Dhavernas, du Mouvement Action-Chômage de Montréal, cité dans le communiqué de la CSN. « Les mesures temporaires ont amélioré la situation », selon lui, mais les organisations syndicales dénoncent la fin des assouplissements aux conditions d’accès à l’assurance-emploi à la fin de septembre.

« C’est le retour à la case départ pour ceux et celles qui auront le malheur de se retrouver sans emploi : un aller simple vers la pauvreté », a-t-il soutenu.