La transformation du Bain Saint-Michel en lieu de création et de diffusion culturelle a été mise sur pause, en raison d’imprévus sur le chantier, ce qui repousse encore l’ouverture éventuelle de l’endroit, fermé depuis 2014.

La Ville de Montréal avait accordé, en mars 2021, un contrat de 7,8 millions à l’entrepreneur en construction Norgérec pour la réfection de l’édifice patrimonial du Plateau Mont-Royal, construit en 1910. Le chantier devait être terminé en avril 2022.

Or, seulement 30 % des travaux étaient achevés en juillet dernier, indiquent des documents présentés aux élus lors du conseil municipal de mardi.

Des matières à décontaminer plus importantes que prévu, la relocalisation d’égouts, du cassage de roc et la découverte d’infiltrations d’eau ont notamment retardé le chantier et fait grimper la facture.

Le conseil municipal a donc résilié le contrat avec l’entrepreneur. « La reprise des travaux de réaménagement du Bain Saint-Michel est prévue via un nouvel appel d’offres en 2024 », indiquent les documents de la Ville.

« Quand on fait des travaux dans un édifice patrimonial comme le Bain Saint-Michel, il y a des choses que l’on ne peut pas voir tant qu’on n’a pas ouvert les murs, » a expliqué Émilie Thuillier, responsable des immeubles au comité exécutif, en conseil municipal. « Ce sont des surprises malheureuses et inévitables. »

En vertu des règles provinciales qui encadrent de tels contrats, il était impossible de poursuivre les travaux, a-t-elle ajouté. « Nous avions dépassé les contingences, le contrat s’est avéré plus gros que ce qui avait été prévu au départ », dit-elle.

La Ville continuera de travailler sur le concept avec ses partenaires pour retourner en appel d’offres, assure Mme Thuillier.

Désaffecté depuis 1993 de sa fonction initiale de piscine, le Bain Saint-Michel est par la suite utilisé ponctuellement comme lieu de création et de diffusion. Jugé trop dangereux pour les occupants, il a dû fermer ses portes en 2014.

« À l’extérieur, l’architecture du Bain Saint-Michel a une valeur distinctive par sa volumétrie, son implantation particulière, le traitement exceptionnel de ses façades d’inspiration Beaux-Arts, son œil-de-bœuf comme élément caractéristique et sa maçonnerie de briques avec détails de pierre. À l’intérieur, le volume de l’enceinte de la piscine, son éclairage naturel, les finis des murs et du bassin sont également des composantes de grande valeur », indiquent les documents soumis au conseil municipal.

En avril 2015, la Ville estimait que la rénovation extérieure du bâtiment devrait coûter 1,3 million. Des travaux sont entrepris, mais s’arrêtent l’année suivante en raison de difficultés liées à la réfection du toit et de la maçonnerie.

En 2018, on apprend que les travaux de mise aux normes coûteront 4 millions. Finalement, le contrat octroyé en 2021 atteint 7,8 millions.

« Je comprends qu’il y a des imprévus dans des travaux, mais je trouve déplorable que les citoyens doivent attendre encore deux ans pour un nouvel appel d’offres, » a dénoncé le chef de l’opposition, Aref Salem.