(Ottawa) Le ministre de la Diversité et de l’Inclusion, Ahmed Hussen, a demandé des explications à un organisme qui a reçu du financement du gouvernement fédéral pour un projet de lutte contre le racisme et dont l’un des consultants a publié des propos antisémites sur Twitter.

Une série de messages controversés publiés par Laith Marouf ont été dénoncés sur les réseaux sociaux. Celui-ci est consultant pour le Community Media Advocacy Centre (CMAC), un organisme à but non lucratif soutenant les médias communautaires et autochtones et dont la mission est de faire cesser « le colonialisme et l’oppression dans les médias ».

Le compte Twitter de Laith Marouf est privé, mais des captures d’écran de ses publications sont faciles à trouver. Dans l’une d’elles, il écrit que les « suprémacistes blancs juifs » devraient recevoir « une balle dans la tête ».

« Notre position est claire : l’antisémitisme et toutes les formes de haine n’ont pas leur place au Canada, a déclaré par écrit le ministre Hussen. Nous nous attendons à ce que les organisations dévouées à la lutte contre le racisme et la discrimination emploient et s’associent à des personnes qui adhèrent à ces valeurs. »

Il a demandé au ministère du Patrimoine canadien d’« effectuer immédiatement des suivis rigoureux » auprès du CMAC. L’organisme pourrait ainsi perdre la portion encore non utilisée de sa subvention de près de 134 000 $ reçue dans le cadre du Programme d’action et de lutte contre le racisme.

L’organisme avait annoncé en avril la tenue de rassemblements à Montréal, Vancouver, Halifax, Calgary, Winnipeg et Ottawa pour trouver des façons de lever les barrières à l’accès, la représentation et l’emploi des personnes de couleur dans les médias. Au moment où ces lignes étaient écrites, il n’avait pas encore réagi.

Pas d'animosité

L’avocat de Laith Marouf a indiqué à La Presse Canadienne que son client visait les suprémacistes blancs juifs, non les Juifs en général, et qu’il n’avait pas d’animosité envers la foi juive.

Le président-directeur général du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), Shimon Koffler Fogel, a fait valoir que ses publications identifient les sionistes, « dont font partie la vaste majorité des Juifs ». Il réclame que Patrimoine canadien revoit ses politiques pour éviter que d’autres groupes qui auraient « des valeurs contraires au Programme d’action et de lutte contre le racisme » n’obtiennent des fonds.

Avec La Presse Canadienne