(Ottawa) L’attitude belliqueuse qu’adopte Pékin en réaction à la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, est sur le radar du Canada.

« Nous sommes extrêmement préoccupés en ce moment par les tensions dans le détroit de Taïwan, par le niveau accru de l’activité militaire chinoise […] Nous suivons la situation de près », a affirmé en entrevue la ministre de la Défense du Canada, Anita Anand, mardi.

Disant avoir discuté de l’enjeu avec sa collègue Mélanie Joly, aux Affaires étrangères, elle a ajouté qu’Ottawa appelait « toutes les parties à s’abstenir d’actions » de nature à « compromettre la paix et la stabilité à travers le détroit de Taïwan ».

La visite de Nancy Pelosi sur l’île que Pékin considère comme une de ses provinces a ulcéré le gouvernement chinois. On y a vu « une grave violation » des engagements américains vis-à-vis de la Chine, qui « porte gravement atteinte à la paix et à la stabilité » régionales.

Si bien que 21 avions de l’armée chinoise seraient « entrés dans l’ADIZ (Zone d’identification de défense aérienne, plus large que l’espace aérien) du sud-ouest de Taïwan le 2 août 2022 », a annoncé sur Twitter le ministère taïwanais de la Défense.

La ministre Anand s’est gardée de dire si le gouvernement canadien disposait d’informations sur les intentions de Pékin par rapport à Taïwan ou si d’éventuels déplacements de ministres canadiens sur l’île pourraient être compromis en raison de cette escalade des tensions.

« Le Canada continue d’entretenir avec Taïwan des liens commerciaux et interpersonnels solides et croissants. Et nous sommes déterminés à approfondir ces liens fondés sur des valeurs communes et une vaste diaspora », s’est-elle contentée de répondre.

« Et nous allons continuer à soutenir la participation significative de Taïwan aux forums multilatéraux », a-t-elle ajouté.

Nancy Pelosi est la première élue de si haut rang à se rendre à Taïwan depuis 25 ans. La Chine a fait savoir qu’il considérait sa présence comme une « provocation ». Sans surprise, la Russie a joint sa voix à celle de Pékin, accusant Washington de « déstabiliser le monde » avec cette visite.

L’offensive russe en Ukraine a renforcé la crainte que la Chine ne mette à exécution ses menaces d’annexion de Taïwan.

Avec l’Agence France-Presse