(Ottawa ) Montréal a réussi à attirer une nouvelle organisation internationale. Le premier ministre Justin Trudeau doit annoncer sous peu qu’une entité de l’OTAN, le Centre d’excellence de l’OTAN pour le changement climatique et la sécurité, aura pignon sur rue dans la métropole, a appris La Presse.

Ce faisant, Montréal raffermira sa position au troisième rang des villes qui abritent le plus grand nombre d’organisations internationales dans les deux Amériques, après New York et Washington. Déjà, la métropole est reconnue comme la « capitale canadienne des organisations internationales », selon l’organisme Montréal International.

Selon nos informations, le premier ministre profitera de sa participation au prochain sommet de l’OTAN, qui aura lieu à Madrid, en Espagne, les 29 et 30 juin, pour confirmer le choix de Montréal. M. Trudeau avait proposé l’an dernier de créer un tel centre d’excellence. Le mois dernier, l’OTAN a formellement accepté la proposition émanant du Canada.

« Le Centre d’excellence de l’OTAN sera à Montréal », a confirmé une source bien au fait de ce dossier qui a requis l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à parler publiquement de la décision du gouvernement Trudeau.

Concrètement, le Centre d’excellence offrira aux militaires et civils une plateforme où ils pourront développer, améliorer et faire partager leurs connaissances sur les répercussions des changements climatiques sur la sécurité. Il permettra aussi d’élaborer les moyens qui s’offrent à l’OTAN pour réduire l’incidence des activités militaires sur le climat, entre autres choses.

« En tant que première alliance politique et militaire du monde, l’OTAN a un rôle évident à jouer afin de faire face aux conséquences des changements climatiques sur la sécurité », soutient-on sur le site du ministère des Affaires étrangères du Canada.

Les pays membres de l’OTAN sont conscients que les changements climatiques vont mettre à rude épreuve la résilience des installations et des équipements militaires et créer des conditions opérationnelles plus difficiles. « De multiples manières, les changements climatiques posent des défis uniques aux acteurs militaires et aux organes de sécurité chargés de maintenir notre sécurité. »

À l’heure actuelle, 67 organisations internationales sont installées à Montréal. La métropole est notamment l’hôte de quatre sièges de l’ONU et est considérée comme la capitale de l’aviation civile.

Durant le sommet de Madrid, les leaders aborderont des questions telles que le renforcement des positions de dissuasion et de défense des pays membres, le soutien à l’Ukraine et aux autres membres de l’alliance militaire qui sont exposés à la menace russe, ainsi que les demandes d’adhésion déposées par la Finlande et la Suède, entre autres choses.

Le sommet de l’OTAN à Madrid constitue la dernière étape d’un voyage de huit jours à l’étranger de Justin Trudeau qui s’amorce jeudi et qui le mènera également à Kigali pour la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth, et à Schloss Elmau, en Allemagne, pour le Sommet du G7.

Vers la « COP15 » à Montréal

Montréal accueillera également en décembre prochain la deuxième partie de la Conférence de l’ONU sur la biodiversité, communément appelée « COP15 ». C’est ce qu’a confirmé mardi le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies, qui est établi dans la métropole.

Cet évènement, qui doit se tenir du 5 au 17 décembre, devait initialement avoir lieu à Kunming, en Chine. Mais les règles sanitaires strictes et le confinement à répétition dans de grandes villes chinoises ont forcé les Nations unies à reconsidérer leur choix.

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on indique que la tenue de la COP15 à Montréal est « une excellente nouvelle démontrant une fois de plus [le] leadership environnemental [de la Ville] à l’échelle locale et internationale ». Les retombées économiques sont évaluées à 76 millions pour la région de Montréal.

« À titre de mairesse d’une métropole verte et inclusive […], c’est un grand honneur de tenir cet évènement d’envergure à Montréal. Nous sommes prêts à accueillir en décembre prochain les dirigeants mondiaux motivés à accélérer la transition écologique pour protéger la biodiversité », a affirmé Mme Plante à ce sujet.

Mardi, des organisations écologistes ont tour à tour salué la nouvelle, en disant souhaiter que cet évènement « marque le coup d’envoi de nouvelles actions structurantes » en environnement. « Cela constitue une formidable opportunité de sensibiliser les Montréalais, les Québécois et les Canadiens à l’importance fondamentale de la biodiversité dans nos vies et pour notre avenir », a indiqué le directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec), Alain Branchaud.