Jacob Charbonneau, PDG de Vol En Retard, note une augmentation des plaintes liées aux vols annulés, retardés ou perturbés de quelque manière.

« C’est sûr qu’au fur et à mesure qu’il y a de plus en plus de capacité […] ça augmente le nombre de problématiques reliées aux vols », observe M. Charbonneau, dont l’entreprise aide les clients à obtenir une indemnisation auprès des compagnies aériennes. « Ces temps-ci, ça double quasiment de mois en mois en termes de nombre de plaintes. »

Aéroports de Montréal (ADM) indique que ses données les plus récentes montrent une reprise d’environ 72 % du transport de passagers par rapport à 2019. « Nous sommes toujours à colliger nos données pour le mois de mai, mais nous pouvons estimer une récupération à près de 80 % du trafic », précise le porte-parole Eric Forest. L’aéroport Pearson de Toronto n’avait pas donné suite aux demandes de La Presse au moment de publier.

Mais plus que la simple reprise des voyages aériens, le manque de personnel et certaines restrictions ont contribué à cette hausse, d’après les intervenants consultés par La Presse.

« Des problèmes de personnel au sein des tiers fournisseurs ont nui aux activités des aéroports et des transporteurs aériens », indique Pascale Déry, porte-parole d’Air Canada.

De longues périodes de traitement aux aéroports, ainsi que d’autres restrictions ont entraîné le retard de vols et parfois même des annulations, lesquels peuvent créer un effet boule de neige sur nos clients.

Pascale Déry, porte-parole d’Air Canada

Air Transat indique simplement qu’« aucune annulation n’est prévue en raison d’un manque de personnel ».

« Du côté de [l’Aéroport international Montréal-Trudeau (YUL)], les délais dus à la pénurie de main-d’œuvre se ressentent plus particulièrement lors des périodes de pointe », précise M. Forest. Mais jusqu’à présent, « nos partenaires réussissent à limiter les temps d’attente et à limiter les impacts pour les passagers », soutient-il.

Près de 160 vols ont toutefois été annulés « en plus de nombreux retards » jeudi soir en raison de l’orage qui a touché la région métropolitaine.

Des difficultés rencontrées ailleurs dans le monde

Les aéroports canadiens ne sont pas seuls à éprouver des difficultés. Aux États-Unis, plus de 1500 vols ont été annulés jeudi, l’une des pires vagues d’annulations jusqu’à présent, alors que la haute saison des vacances arrive.

Les aéroports de Gatwick, à Londres, et d’Amsterdam-Schiphol, aux Pays-Bas, ont annoncé vouloir limiter le nombre de vols quotidiens cet été pour éviter le chaos des dernières semaines provoqué par les nombreuses annulations de vols et la pénurie de personnel.

« Au moment où l’on se parle, il serait prématuré d’envisager cette option », dit toutefois le porte-parole d’ADM. « Nos équipes échangent quotidiennement avec les transporteurs aériens et les agences gouvernementales. »

Le retour au travail des employés non vaccinés à partir de lundi pourrait atténuer les problèmes que connaissent les plus grandes plaques tournantes du transport aérien au Canada. Ottawa a annoncé mardi que les employés fédéraux n’auraient plus à être entièrement vaccinés à partir de lundi, levant une obligation imposée aux compagnies aériennes, ferroviaires et maritimes en octobre.

Avec l’Agence France-Presse, La Presse Canadienne et l’Associated Press