La cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, est suspendue de ses fonctions en raison d’une « déclaration publique qui a enfreint ses obligations » envers l’APN.

C’est ce qu’ont affirmé vendredi le comité exécutif et le conseil d’administration national de l’APN, indiquant qu’elle a été suspendue immédiatement avec salaire en attendant le résultat d’une enquête en cours sur quatre plaintes déposées contre elle.

Les deux instances ont voté la suspension de Mme Archibald, une décision « motivée par sa déclaration publique » de jeudi, qui a été contraire, selon elles, à son serment d’office, au code de conduite de l’organisation et à la politique de dénonciation de l’APN.

Dans une déclaration écrite jeudi, Mme Archibald a affirmé qu’elle était « minée, discréditée et attaquée » pour avoir tenté de nettoyer la corruption au sein de l’APN.

Dans sa déclaration, Mme Archibald a réclamé une vérification juricomptable et une enquête indépendante sur la conduite de l’APN au cours des huit dernières années.

La cheffe nationale sera suspendue jusqu’à ce que le comité exécutif examine un rapport d’enquête et prenne une décision définitive concernant son statut.

Elle a reçu l’ordre de ne pas discuter publiquement de l’enquête en cours et il lui est interdit d’assister à l’Assemblée générale annuelle et l’Assemblée des Chefs début juillet, peut-on lire dans le communiqué sur le site de l’APN.

« Il est regrettable que nous ayons dû prendre cette mesure draconienne, mais nous n’avions pas d’autre choix », a déclaré vendredi le chef régional Paul Prosper, un porte-parole de l’APN.

« La cheffe nationale a commis de graves manquements à ses obligations envers l’APN en s’attaquant publiquement, sans fondement ni preuve, à l’intégrité de notre organisation et de nos employés, ce qui ne servira qu’à saper l’excellent travail que nous faisons alors que nous continuons à servir nos communautés des Premières Nations », a-t-il ajouté.

Mme Archibald n’a pas pu être jointe dans l’immédiat pour commenter sa suspension.

Mais dans un communiqué vendredi, elle a déclaré qu’elle ne reculerait pas dans sa tentative de faire la lumière sur ce qu’elle appelle « la corruption et la collusion au sein de l’APN ».

« Je suis d’avis qu’il y a une tendance à l’APN de lancer de fausses enquêtes », a-t-elle déclaré.

« Ce qui se passe est mauvais, mais ce n’est pas à propos de moi. C’est une distraction fabriquée de mes appels répétés pour enquêter sur les huit dernières années d’actes répréhensibles au sein de l’APN », a-t-elle soutenu.