Des heures de travail pourraient être retranchées dès la mi-juin à la Scierie Saint-Michel en raison de la « bourde » de Québec qui a autorisé l’entreprise à effectuer des coupes dans l’érablière ancestrale d’une famille atikamekw l’hiver dernier, un épisode dont découle un blocus de maintenant presque 100 jours.

C’est ce qu’affirme le président du Syndicat des employé-es de la Scierie de Saint-Michel-des-Saints–CSN dans un communiqué émis mardi où il déplore le « manque de rigueur du gouvernement du Québec ».

« Les membres du syndicat sont très inquiets. On ne comprend pas que le gouvernement n’intervienne pas déjà pour réparer son erreur », y indique Marcel Hogue.

Dans une lettre transmise au cabinet du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, lundi, la famille atikamekw à l’origine du blocus, les Dubé, a qualifié de « scandaleux » le rapport présenté par le gouvernement vendredi dans l’espoir de trancher le conflit.

Si Québec y reconnaît avoir une part de responsabilité dans le conflit, aucune sanction n’est prévue pour la Scierie Saint-Michel puisqu’elle avait alors agi avec l’autorisation du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFPP). Le blocus au kilomètre 60 du chemin de Manawan, un lieu devenu emblématique dans la lutte des Atikamekw pour protester contre les coupes forestières sur leur territoire ancestral, le Nitaskinan, se poursuit donc.

Or, « environ 400 emplois de la région sont à risque d’ici juillet si on ne récupère pas ce bois et si on ne trouve pas un terrain d’entente avec les Atikamekw », insiste le président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, Louis Bégin.

« Gérer la forêt à la petite semaine »

La FIM–CSN estime que le ministère des Forêts ne respecte pas sa mission première dans le dossier qui est, selon eux, « d’assurer la conservation et la mise en valeur des forêts dans une perspective de gestion durable ».

« Que fait le ministre Pierre Dufour ? Il est temps de cesser de gérer la forêt à la petite semaine et d’accumuler les mauvaises nouvelles », s’insurge Louis Bégin.

Interpellé en début de journée, le cabinet du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, n’avait toujours pas répondu à nos questions mardi.