C’est une avocate qui mènera l’enquête sur l’ex-président de la FTQ-Construction qui a été élu même s’il a harcelé et agressé une secrétaire pendant deux ans.

La FTQ et la FTQ-Construction ont annoncé, dans un communiqué de presse lundi, que MAnaïs Lacroix pilotera une « enquête neutre, impartiale et indépendante sur les évènements ayant conduit à l’élection de M. Rénald Grondin à la tête de la FTQ-Construction malgré les évènements révélés par La Presse. »

L’avocate de la firme Latitude Management tentera de comprendre les circonstances qui ont permis à Rénald Grondin d’être élu président du plus grand syndicat de la construction du Québec, en 2018.

L’enquête fera aussi la lumière sur le harcèlement et les agressions qu’a fait subir Rénald Grondin à sa secrétaire lorsqu’il était directeur général de l’Association des manœuvres inter-provinciaux, entre 2008 et 2010. Les avances de nature sexuelles dont a été victime l’employée ont déjà été documentées dans une décision de la Commission des lésions professionnelles, en 2012.

« Le mandat est donc de procéder à une enquête en colligeant la preuve documentaire et testimoniale et de fournir un avis impartial et indépendant », souligne le communiqué de presse. La FTQ-Construction a refusé notre demande d’entrevue.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, s’est dit satisfait que l’investigation soit confiée à une firme externe. Rappelons que l’Assemblée nationale avait voté à l’unanimité pour la tenue d’une telle enquête, au début du mois de mai.

« La nature du mandat de MLacroix est compatible avec la motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. La réputation de MLacroix est excellente et je suis convaincu qu’elle saura mener son enquête de façon diligente. Il faudra s’assurer que les recommandations soient respectées et que ce genre de situation ne soit pas tolérée », a souligné M. Boulet.

MAnaïs Lacroix est reconnue comme une spécialiste du droit du travail et elle détient une expertise dans la résolution de harcèlement au travail, souligne le communiqué de presse de la FTQ et de la FTQ-Construction. L’avocate s’est impliquée dans plus de 500 processus d’enquêtes organisationnelles. Elle a aussi participé à la révision de la politique relative au harcèlement de l’Assemblée nationale.