(Val-d’Or) La communauté autochtone de Kitcisakik, qui n’est toujours pas raccordée au réseau d’Hydro-Québec bien qu’elle soit située à une centaine de kilomètres au sud de Val-d’Or, pourrait bientôt voir ce service public essentiel arriver au village, alors que le conseil de bande, la société d’État et Québec promettent une annonce importante ce lundi matin.

Le Conseil des Anicinapek de Kitcisakik, Hydro-Québec et le gouvernement Legault ont convoqué une conférence de presse « lors de laquelle une importante annonce sera faite concernant un projet d’électrification de la communauté de Kitcisakik », souligne le communiqué commun des trois parties diffusé la semaine dernière.

Située aux abords du réservoir Dozois, qui approvisionne les centrales d’Hydro sur la rivière des Outaouais, la communauté anishnabeg de Kitcisakik n’est toujours pas reliée au réseau public. Les résidants doivent utiliser des génératrices à essence, et les bâtiments publics de la communauté sont alimentés par une génératrice au diésel.

La communauté avait d’ailleurs pris publiquement position l’an dernier contre le projet de ligne de transport d’Hydro-Québec vers le Massachusetts, en coalition avec les Anishnabeg de Lac-Simon et d’Abitiwinni, les Atikamekw de Wemotaci et les Innus de Pessamit.

Le chef de Kitcisakik, Régis Pénosway, avait accusé Hydro-Québec d’avoir « vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». La coalition reprochait notamment à la société d’État de produire « illégitimement » de l’électricité sur ses territoires.

Des discussions ont eu lieu avec les communautés autochtones membres de la coalition, avait fait savoir Hydro-Québec par la suite. Le Conseil des Atikamekw de Wemotaci avait indiqué en octobre s’être entendu pour travailler sur des projets avec la société d’État.

« Ouvrir le chemin »

La PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, a aussi clairement manifesté son désir de rapprocher la société d’État des Autochtones.

« Il faut ouvrir le chemin et aller à la rencontre des peuples autochtones », avait souligné Mme Brochu en entrevue avec La Presse en novembre dernier.

Être raccordé au réseau électrique serait un progrès tangible pour les résidants de cette communauté établie dans la réserve faunique La Vérendrye, mais ce n’est pas le seul service public qui manque encore cruellement à l’appel. Le village, qui n’a pas le statut de réserve, n’a pas non plus de système de distribution d’eau, de sorte que les maisons n’ont pas accès à l’eau courante. Un bloc sanitaire situé au village offre des toilettes, des douches et une buanderie.

Avec la collaboration d’Hélène Baril et de Fanny Lévesque, La Presse