(Ottawa) Des manifestants ayant participé au convoi de camionneurs en début d’année étaient de retour sur la Colline du Parlement à Ottawa, samedi, pour s’opposer à la vaccination obligatoire et aux autres mesures de santé publique.

Mais cette fois, les policiers étaient présents en grand nombre pour maintenir la paix et s’assurer que les manifestants rentrent chez eux après avoir livré leur message.

De nombreux manifestants s’enlaçaient, heureux de se retrouver, alors que bon nombre d’entre eux ne s’étaient pas vus depuis le démantèlement de leur siège de trois semaines en février dernier.

PHOTO BLAIR GABLE, REUTERS

La manifestation, qui s’est déroulée dans le calme, s’est terminée vers 16 h 30, mais des centaines de personnes n’ont pas quitté les lieux.

Plusieurs ont scandé le mot « Liberté » pendant que des orateurs remerciaient les personnes qui ont appuyé le mouvement d’occupation d’Ottawa, en février et réclamaient la fin de la vaccination obligatoire. Certains brandissaient de grands drapeaux canadiens et d’autres saluaient les protestataires de février en portant des bidons d’essence.

Les organisateurs voulaient faire marcher les protestataires au centre-ville d’Ottawa avant de se diriger vers un secteur rural à l’extérieur de la capitale pour une « fête ».

Questionnée sur les intentions des manifestants de retourner chez eux, une porte-parole du groupe Freedom Fighters Canada, Bethan Nodwell, a dit qu’aucun autre évènement n’était prévu, sauf une messe, dimanche matin.

Pour la présidente de l’Association de la communauté des résidants du centre-ville, Mary Huang, ses voisins et elle-même attendent de voir les manifestants quitter les lieux comme prévu et non pas traîner comme ils l’ont fait en février.

PHOTO LARS HAGBERG, REUTERS

« Particulièrement certains aînés du centre-ville. Ils ont été pris en otage chez eux pendant trois semaines et demie. Ils sont encore traumatisés », a décrit Mme Huang.

« Le vrai test, c’est de voir si les manifestants vont partir comme ils ont dit qu’ils le feraient ou s’ils vont tenter autre chose », a-t-elle poursuivi.

Le maire d’Ottawa Jim Watson a souligné que le service de police avait adopté la ligne dure pour prévenir tout dérapage de la manifestation. Plus de 800 agents ont été mobilisés en renfort, au besoin.

Malgré tout, cela ne signifie pas nécessairement qu’Ottawa en a fini avec les amateurs de convois.

« Nous ne sommes jamais partis, a prétendu Mme Nodwell. De petits groupes de cinq ou dix manifestants ont visité le site du parlement depuis février pour continuer de réclamer la fin des règles sanitaires liées à la COVID-19. »

Au Mémorial national de guerre

Plus tôt, des manifestants avaient participé à une sorte de cérémonie au Mémorial national de guerre.

Des porte-parole ont évoqué la façon dont la police aurait expulsé les manifestants de ce secteur.

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Les partisans ont regardé samedi le vétéran afghan à la retraite Christopher Deering déposer une couronne sur la tombe du Soldat inconnu lors d’une cérémonie quasi commémorative.

Ces manifestants se rassemblaient au monument qui était devenu un point rassemblement pendant les premiers jours des manifestations qui ont effectivement paralysé le centre-ville d’Ottawa pendant des semaines en février.

Ils ont aussi observé un vétéran de la guerre en Afghanistan à la retraite, Christopher Deering, déposer une couronne sur la tombe du Soldat inconnu lors d’une cérémonie quasi commémorative.

M. Deering a déclaré qu’il avait été arrêté par la police en février.

« Après, moi-même et les autres citoyens pacifiques avons été jetés hors de la ville comme des ordures et on nous a dit de ne pas retourner dans la capitale de notre nation », a relaté M. Deering à la foule, samedi.

Le groupe a également contesté le fait que la police ait érigé une clôture autour du monument en février après qu’une femme eut profané la tombe du Soldat inconnu lors de la manifestation du « Convoi de la liberté ». Les membres de la manifestation qui se sont identifiés comme des vétérans ont ensuite démantelé la clôture et ont pris sur eux de garder la tombe.

L’évènement de ce week-end est baptisé « Rolling Thunder » par ses organisateurs, dont le Freedom Fighters Canada. Les manifestants ont été invités à retirer les slogans avec des jurons visant le premier ministre pour l’évènement.

Parmi les orateurs du rassemblement, le controversé Chris Sky, a pris la parole. Visage bien connu du mouvement antimasque, Chris Saccoccia de son vrai nom a aussi été dénoncé pour avoir tenu des propos racistes, antisémites et islamophobes, selon le Réseau canadien contre la haine.

  • PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

  • PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

  • PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

  • PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

1/4
  •  
  •  
  •  
  •  

Quelques dizaines de contre-manifestants se trouvaient de l’autre côté de la rue en leur criant de rentrer chez eux. La police séparait les deux groupes.

« La tombe du Soldat inconnu n’est pas un endroit approprié pour exprimer des opinions politiques partisanes, c’est tout simplement inadmissible. Ce n’est pas ce que nous défendons », a déclaré le contre-manifestant Chris Anderson dans une entrevue. Il s’est décrit comme un ancien combattant, ayant servi sept ans en tant que travailleur médical.

En fin d’après-midi, la police d’Ottawa a indiqué avoir délivré 560 contraventions de stationnement et huit constats d’infractions provinciales depuis vendredi. Elle a fait remorquer 39 véhicules.

Une nouvelle arrestation s’ajoute aux sept autres réalisées vendredi. Un individu au volant d’un véhicule a refusé d’obéir à la police et a tenté de rouler sur le trottoir. L’homme a été arrêté pour conduite dangereuse et identifié comme une personne arrêtée en février et dont les conditions de libération lui interdisaient de venir à Ottawa.