Raccordement au réseau principal Hydro-Québec décarbone un premier réseau autonome

Le village de La Romaine et la communauté innue d’Unamen Shipu, sur la Basse-Côte-Nord, ont maintenant accès à de l’électricité « verte ».

Hydro-Québec vient de terminer le raccordement à son réseau principal du réseau autonome de ces deux communautés situées à l’embouchure de la rivière Olomane, qui étaient jusqu’à maintenant alimentées par une centrale thermique au diesel, annoncera mardi la société d’État.

La construction d’une ligne d’une tension de 34,5 kilovolts de 75 kilomètres à partir de Pointe-Parent a permis de brancher au réseau d’Hydro-Québec ce réseau jusqu’alors autonome qui dessert quelque 1400 habitants.

Les travaux de conversion du réseau local de distribution ne seront toutefois complétés que l’été prochain, si bien que seulement le tiers des clients sont pour l’instant alimentés par cette nouvelle ligne et, donc, par de l’énergie renouvelable.

À terme, le raccordement de ce réseau autonome permettra d’éviter la consommation de près de 4 millions de litres de diesel par année et l’émission de quelque 10 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES), ce qui équivaut à la pollution générée par 2500 véhicules à essence, calcule Hydro-Québec.

« Jalon majeur »

« La mise en service de cette ligne est un jalon majeur dans l’atteinte de nos objectifs de conversion de nos réseaux autonomes à des sources d’énergie plus propres et moins chères tout en assurant la qualité du service et l’acceptabilité sociale », affirme dans un communiqué Éric Filion, vice-président exécutif et chef de l’exploitation et de l’expérience client de la société d’État.

Hydro-Québec a comme objectif de décarboner 80 % de ses réseaux autonomes d’ici 2030 – ces réseaux de production et de distribution d’électricité ne sont pas reliés au réseau principal en raison de leur éloignement ou de leur isolement.

Ceux-ci représentent moins de 1 % de la production d’Hydro-Québec, mais sont responsables d’environ 43 % de ses émissions de gaz à effet de serre.

La société d’État en exploite une vingtaine, majoritairement dans les villages inuits du nord du Québec, mais aussi plus au sud, comme celui des Îles-de-la-Madeleine.

Ce dernier doit d’ailleurs lui aussi être raccordé au réseau principal, par le déploiement d’un câble sous-marin. En attendant, deux éoliennes ont été installées dans l’archipel pour réduire la quantité d’énergie fossile utilisée pour l’alimenter.

Une version précédente de ce texte indiquait erronément que le village de La Romaine et la communauté innue d’Unamen Shipu sont situés à l’embouchure de la rivière Romaine. Il s’agit plutôt de la rivière Olomane.