(Ottawa) Sous le feu nourri des critiques depuis plusieurs jours, Ottawa jette un peu de lest afin de faciliter l’arrivée de réfugiés ukrainiens. L’obligation de fournir des données biométriques est levée pour trois catégories de personnes.

Le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, a affirmé mardi lors de la période des questions en Chambre que « pour certaines cohortes à faible risque, certaines personnes ne seraient plus tenues de fournir des données biométriques afin de faciliter l’entrée d’un plus grand nombre de personnes au Canada le plus rapidement possible ».

Les trois catégories de personnes qui voient cette contrainte disparaître sont les jeunes âgés entre 14 et 17 ans, les personnes qui sont âgées de 60 ans et plus ainsi que ceux dont le visa avait déjà été approuvé au préalable et qui ne possèdent donc pas de dossier d’immigration problématique, a-t-on plus tard spécifié au bureau du ministre Fraser. Les données biométriques ne sont pas exigées pour les jeunes de moins de 14 ans.

Ces assouplissements sont en fait en vigueur depuis samedi passé, a-t-on spécifié, sans être en mesure, dans l’immédiat, de fournir une évaluation du nombre de dossiers qui pourraient faire l’objet d’un traitement plus rapide en vertu des nouvelles règles. À celles-ci s’ajoute l’ouverture d’un deuxième centre de tri à Varsovie, en Pologne, et l’ajout de personnel à Vienne, Bucarest, Budapest, Prague et Bratislava, a indiqué M. Fraser.

Outrés de voir la lenteur du processus d’accueil des Ukrainiens qui fuient la guerre, les partis d’opposition réclamaient l’abandon total de la collecte de données biométriques – le ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada recueille 10 empreintes digitales, les informations biographiques et la photographie des demandeurs.

La décision communiqué mardi « a été prise avec la plus grande prudence pour les citoyens canadiens et les Ukrainiens qui fuient l’invasion de l’Ukraine à grande échelle », et elle « permettra de s’assurer que les ressortissants ukrainiens arrivent au Canada aussi rapidement et de la manière la plus sûre possible », a-t-on déclaré au ministère.

Plus de 60 000 demandes

Depuis qu’il a lancé le programme d’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine, le 17 mars dernier, le gouvernement fédéral a reçu plus de 60 000 demandes d’autorisation de voyage d’urgence en provenance d’Ukrainiens et de membres de leur famille.

Selon les chiffres fournis par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), 11 827 ressortissants ukrainiens, dont des résidents permanents canadiens, sont arrivés sur le sol canadien entre le 1er janvier et le 27 mars. De ce nombre, 6314 citoyens ukrainiens (incluant les résidents permanents canadiens) sont arrivés entre le 21 février et le 27 mars.

Le Bloc québécois presse pour sa part le gouvernement Trudeau à conclure une entente avec des compagnies aériennes afin de noliser des appareils.

Chez Air Canada, on a signalé lundi que « les discussions se poursuiv[ai]ent toujours avec le gouvernement ». De son côté, Air Transat a « offert [son] savoir-faire et [son] soutien au gouvernement s’ils souhaitent organiser une opération de ce type ».

Le ministre Fraser a assuré mardi aux Communes que les pourparlers se poursuivaient avec les sociétés.