(Montréal) L’un des organisateurs de la manifestation contre les mesures sanitaires qui a eu lieu à Québec le week-end dernier lance un cri du cœur concernant la détresse de certaines personnes et se confie sur les intentions violentes que ressentent certains individus marginalisés en raison des règles sanitaires.

Kevin « Big » Grenier, l’un des trois organisateurs du « Convoi de la liberté », a confié que plusieurs personnes l’ont approché pour lui faire part d’idées violentes.

« Désolé là, on est rendu à la croisée des chemins. J’ai du monde qui m’ont dit qu’ils étaient prêts à faire des tueries tabar* * * », a indiqué l’un des trois organisateurs de la manifestation de Québec, dans une vidéo diffusée mardi sur Facebook.

« Pas rien qu’un, pas rien que deux, il y a 10 personnes qui m’ont dit on est quasiment rendu là, mais merci, vous nous redonnez espoir », a-t-il dit en s’adressant à ceux qui ont participé à la manifestation.

« Vous attendez quoi, que des drames arrivent host* * ? J’ai mal à mon Québec », a mentionné Kevin Grenier, qui semblait très ému avant d’ajouter : « Quand tu vois que le gars te dit je suis prêt à aller prendre les armes pis aller au parlement, j’étais là, “ ben voyons donc, fait pas ça mon chum, on va essayer de s’en sortir intelligemment ” et lui il dit “ mais qu’est ce qui reste d’intelligent dans le monde, monsieur Big ? ” ».

La Presse Canadienne a demandé à la Sûreté du Québec si elle avait ouvert une enquête ou tenté d’entrer en contact avec ces gens qui auraient eu des idées violentes.

Une porte-parole de la SQ, Ann Mathieu, s’est contentée de dire que le corps policier « est très attentif et très vigilant en ce qui concerne ce qui circule sur les réseaux sociaux ».

La Presse Canadienne a également essayé de questionner Kevin Grenier et Bernard Gauthier, un autre organisateur de la manifestation, pour tenter d’en savoir plus sur le sujet, mais attend un retour de leur part.

Lors d’une rencontre plutôt tendue avec des journalistes vendredi soir, Kevin Grenier avait également fait valoir la détresse des personnes non vaccinées qui sont privées de liberté, accusant également les médias de ne pas parler suffisamment du désarroi de ces gens.

Les discussions s’étaient envenimées lors de ce point de presse impromptu qui s’est terminé lorsque Bernard Gauthier a crié aux journalistes : « Allez chier tab… ».

Plusieurs manifestants non vaccinés rencontrés par La Presse Canadienne tout au long du week-end à Québec ont également fait état de la souffrance qu’ils vivent en raison du passeport vaccinal.

Bernard Gauthier ne change pas d’idée

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Bernard Gauthier

Bernard « Rambo » Gauthier a lui aussi publié une vidéo mardidans laquelle il réitère son intention d’organiser une manifestation à Québec dans deux semaines.

Le syndicaliste semble en avoir particulièrement contre le passeport vaccinal.

« J’ai pogné un petit boute de la conférence de presse tantôt. Le passeport est là pour durer. Vous êtes des malades, host* *, carrément malades », a-t-il dit en faisant référence à la conférence de presse du premier ministre François Legault mardi.

Kevin Bilodeau menace d’occuper la ville

Le troisième organisateur de la manifestation, Kevin Bilodeau, a également publié une vidéo, dans laquelle il menace d’occuper la ville de Québec.

« Si tu décides de continuer à avancer, à menacer, ton urgence sanitaire qui n’a ni queue ni tête depuis deux ans, ben on va revenir. Pis si on revient, on ne fera pas juste manifester, on va occuper la place », a mentionné le Beauceron en s’adressant au premier ministre Legault.

L’homme qui portait une tuque sur laquelle il est écrit « f* * *Legault » a ajouté : « On va avoir de la machinerie, tu ne croiras pas à ça. On va occuper la place pour un host* *de boute, ça, c’est un avertissement ».

Il a terminé son message au premier ministre Legault en disant : « Fie toé sur moé pis Rambo pis Big, on va t’étirer ça, on va occuper la place, c’était un petit, un petit warm-up, fake bonne journée », a-t-il indiqué avant de terminer la vidéo par un doigt d’honneur.