La Table interreligieuse de concertation réclame que le gouvernement revienne aux règles d’avant Noël pour le passeport vaccinal. Chaque lieu de culte pouvait alors décider s’il exigeait le passeport vaccinal. S’il ne le demandait pas, le nombre maximal de fidèles était réduit.

« Une église est un lieu d’accueil, il nous est très difficile de refuser des gens », explique Pierre Murray, secrétaire de l’Assemblée des évêques et membre de la Table interreligieuse de concertation. « Avant Noël, la majorité des églises avaient des messes où on accueillait plus de monde, avec le passeport vaccinal, et des messes où le passeport vaccinal n’était pas exigé, mais où on avait moins de monde. »

L’imam Hassan Guillet, aussi membre de la Table, signale que les mosquées avaient aussi certains services sans passeport vaccinal, et d’autres avec passeport. « Dans certaines mosquées, on avait aussi plusieurs salles, on réservait certaines pour les prières sans passeport vaccinal. C’est très difficile pour nos gens, qui sont tous des bénévoles, de refuser des gens. On espère qu’il ne sera plus question du passeport vaccinal du tout pour les lieux de culte pour le début du ramadan en avril. Ça fait deux ramadans qu’on fait avec peu ou pas de prières à la mosquée, on s’adapte, mais ce n’est pas l’idéal. Nos fidèles commencent à avoir des problèmes de santé mentale et ont besoin de prier. Nous estimons être un service essentiel comme les épiceries ou les quincailleries. »

« Supérieur à la moyenne québécoise »

Le rabbin Reuben Poupko, représentant du Conseil des rabbins de Montréal à la Table, signale quant à lui que dans sa synagogue, le taux de vaccination était tellement élevé que le passeport vaccinal était exigé pour tous les services. « De notre côté, le problème était de se servir d’un téléphone le jour du sabbat, alors il fallait avoir des copies imprimées ou alors faire parvenir la preuve à l’avance, dit le rabbin Poupko. Je ne peux pas dire pour les autres synagogues. »

Samuel Herzog, du Conseil des juifs hassidiques du Québec, aussi participant à la Table, affirme que dans les synagogues hassidiques, le taux de vaccination est « supérieur à la moyenne québécoise » et donc que le passeport vaccinal est aussi exigé pour tous les services.

« On doit faire un compromis »

La semaine dernière, l’Assemblée des évêques avait regretté l’obligation du passeport vaccinal dans les lieux de culte et réclamé qu’elle soit temporaire, sans demander un retour aux règles de décembre. Pourquoi avoir une exigence plus pressante maintenant ? « Nous sommes plusieurs à la Table, certains sont plus opposés au passeport vaccinal que nous, d’autres moins, dit Mgr Murray. On doit faire un compromis. »

Le passeport vaccinal peut ne pas être exigé par un lieu de culte lors de funérailles. C’est la seule exception prévue par le gouvernement. Jusqu’à 50 personnes peuvent se rassembler sans passeport vaccinal lors de funérailles, tandis que le nombre grimpe à 250, toujours avec une limite de 50 % de la capacité du lieu de culte, lorsque le passeport vaccinal est exigé.

En savoir plus
  • Le choix pour les funérailles
    250 : nombre maximal de fidèles pour des funérailles avec passeport vaccinal, avec une limite de 50 % de la capacité du lieu de culte. 50 : nombre maximal de fidèles pour des funérailles sans passeport vaccinal 
    source : Gouvernement du québec