(Ottawa) La Lettonie espère que le Canada étendra aussi sa présence militaire chez elle.

Le premier ministre fédéral Justin Trudeau a annoncé cette semaine que le Canada prolongeait et élargissait sa mission de formation militaire en Ukraine, ce qui comprend le renforcement en matière de cyberdéfense contre les agressions russes

L’ambassadeur lituanien Karlis Eihenbaums dit que son pays est reconnaissant des 600 soldats canadiens déployés dans le pays balte afin de l’aider à se défendre contre une éventuelle invasion russe.

« Nous espérons qu’ils resteront. Le Canada fait un excellent travail. Il est extrêmement important d’envoyer un signal à nos voisins », dit M. Eihenbaums en faisant référence à la Russie et à son allié la Biélorussie.

Moscou exige que l’Ukraine ne puisse pas faire partie de l’OTAN, une alliance militaire comprenant le Canada, les États-Unis et 28 pays européens. La Russie demande aussi que l’OTAN se retire de tous les territoires appartenant autrefois à l’ex-Union soviétique comme la Lettonie. L’alliance a rejeté cette demande, ce qui soulève les craintes d’une nouvelle guerre en Europe.

C’est dans ce contexte que M. Trudeau a annoncé que le Canada prolongera jusqu’en 2025 sa présence en Ukraine. Soixante soldats s’ajouteront aux 200 militaires déjà sur place. Le Canada fournira également de l’équipement militaire non létal et aidera l’Ukraine à résister aux cyberattaques.

L’OTAN discute d’accroître sa présence en Europe de l’Est afin de dissuader la Russie de se montrer trop agressive. La France et le Danemark ont annoncé la semaine dernière des mesures.

À l’heure actuelle, un millier de soldats en provenant de 10 pays de l’OTAN sont stationnés en Lituanie, un des quatre groupes de combat en Europe de l’Est.

M. Trudeau a parlé jeudi à son homologue letton Krisjanis Kariņs qui a remercié le Canada pour la présence des soldats canadiens dans son pays. Selon le compte rendu publié par le cabinet du premier ministre canadien, M. Karins a aussi salué le renouvellement l’opération UNIFIER, la mission d’entraînement militaire canadienne en Ukraine.

Toutefois le compte rendu ne fait aucune mention d’un renforcement de la présence militaire canadienne en Lettonie. L’ambassadeur Eihenbaums dit que les deux chefs de gouvernement ont discuté des moyens d’améliorer le groupe de combat présent en Lettonie. Il ajoute que la ministre canadienne de la Défense Anita Anaud doit se rendre au cours des prochaines semaines dans son pays.

Le ministre des Affaires étrangères de la Lettonie, Edgars Rinkevics, souhaite une présence accrue de l’OTAN dans la région.

« Nous sommes à un point que l’OTAN doit répondre au renforcement militaire continuel de la Russie et de la Biélorussie par des contre-mesures appropriées. Il faut accroître la présence alliée à son flanc oriental à des fins de défense et de dissuasion », a-t-il déclaré cette semaine.

M. Eihenbaums dit que la meilleure façon de résister à la Russie est de se montrer résolu en renforçant la présence de l’alliance atlantique en Lettonie et dans la région.

« Les Russes se croient dans un ring de boxe. Ils comprennent lorsqu’on est fort, lance-t-il. On se doit d’être fort. Si le Canada peut envoyer des [troupes] supplémentaires, nous serions reconnaissants. »

Au début du mois, M. Trudeau avait dit que le but de la présence militaire canadienne en Lettonie était de défense ce pays en cas d’une invasion russe.

M. Eihenbaums observe que le groupe de combat de l’OTAN a été conçu afin de pouvoir riposter à une attaque si cela est nécessaire. « Certains se demandent si ces troupes combattront s’il se passe quelque chose. Bien sûr qu’elles combattront. Cela ne fait aucun doute. »