(Ottawa) Un organisme exhorte le président américain Joe Biden à se servir de son nouvel ambassadeur à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour aider le Canada et ses alliés à obtenir des compensations de l’Iran.

Le Canada et ses alliés veulent que l’Iran accepte la responsabilité de l’écrasement d’un avion de ligne abattu par ses forces armées, il y a deux ans.

Un appareil de la compagnie Ukraine International Airlines a été abattu par les forces iraniennes, le 8 janvier 2020, près de l’aéroport de Téhéran. Plus de 100 des 176 personnes tuées dans l’accident avaient des liens avec le Canada, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidants permanents.

Selon la Foundation for Defence of Democracies, les États-Unis devraient viser l’argent que versent les compagnies aériennes à l’Iran pour l’utilisation de son espace aérien.

Sa vice-présidente aux relations gouvernementales, Toby Dershowitz, dit que l’Iran a perdu environ 96 millions en revenu provenant des compagnies aériennes en 2020, une baisse de 50 % par rapport à l’année précédente.

« Si on ciblait ces revenus par un boycottage coordonné, cela ouvrirait un autre chemin pour convaincre l’Iran à accepter la responsabilité de la tragédie, a-t-elle déclaré à La Presse Canadienne, dimanche. L’administration Biden, en liaison avec le Canada et le Royaume-Uni, devrait envisager de créer un compte sous séquestre dans lequel l’argent versé par les compagnies aériennes à l’Iran serait déposé jusqu’à ce que le régime ait démontré qu’il se conformait à ses obligations internationales en répondant aux questions, en identifiant les responsables et en implantant de nouvelles mesures de sécurité. »

Mme Dershowitz avait suggéré cette stratégie dans un article publié la semaine dernière dans The Hill. Elle avait demandé que M. Sullenberger conduise le dossier à l’OACI.

Vétéran de l’U. S. Air Force, M. Sullenberger est ce pilote qui avait réussi à amerrir un Airbus 320 sur le fleuve Hudson tout près de New York, il y a 10 ans. Joe Biden l’a récemment nommé à l’OACI.

PHOTO DARREN ORNITZ, ARCHIVES REUTERS

L’ex-pilote Chesley Sullenberger

« Les États-Unis ne doivent pas laisser la République islamique de profiter des revenus générés par les droits d’utilisation de son espace aérien jusqu’à ce que Téhéran reconnaît sa responsabilité dans l’écrasement du PS752. »

Un porte-parole de l’OACI a indiqué à La Presse Canadienne que l’agence n’avait pas le mandat d’adopter la ligne dure contre l’Iran au sujet de la tragédie du PS752.

« Si les États-Unis présentent formellement une telle proposition, les autres pays membres de l’OACI pourront l’examiner. Malgré ce qui a été rapporté, notre agence n’a pas la capacité ni la mission de punir ou de réprimander les pays qui contreviennent aux normes internationales de l’aviation. En vertu des lois internationales, seul un pays peut demander des comptes à un autre pays, notamment par l’entremise de sanctions économiques. »

Affaires mondiales Canada dit que le gouvernement continue de travailler conjointement avec la Grande-Bretagne, la Suède et l’Ukraine pour demander des comptes à l’Iran.

« Nos demandes vont au-delà des indemnités financières, dit un porte-parole Jason Kung. Nous ne pouvons actuellement pas commenter notre stratégie judiciaire ou toute mesure que le Canada pourrait prendre à l’encontre de l’Iran pour nous assurer qu’il accepte la responsabilité de cette tragédie. »

M. Kung ajoute que le Canada et ses alliés ont exercé des pressions sur l’Iran à l’OACI, à l’Assemblée des Nations Unies et le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. « Nous travaillons étroitement avec le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires en Iran. »