Une station de radio en ligne établie à Montréal affirme qu’un de ses journalistes a été tué, jeudi, en Haïti, alors qu’il était sur le point de mener une entrevue avec un membre d’un groupe armé au sujet du meurtre d’un inspecteur de police.

John Wesley Amady a été tué par balle dans une attaque « criminelle » et « barbare », a déclaré vendredi Francky Attis, directeur général de Radio Écoute FM. M. Attis a indiqué que M. Amady était âgé de 32 ans.

M. Amady se trouvait avec deux autres journalistes dans le quartier de Laboule 12, près de Port-au-Prince, lorsqu’ils ont été attaqués, a affirmé M. Attis dans une entrevue, ajoutant qu’un des autres journalistes avait également été tué. Il a souligné que les journalistes travaillaient sur un reportage concernant le meurtre d’un inspecteur de police survenu au début du mois.

Il a salué M. Amady comme un homme gentil qui travaillait pour subvenir aux besoins de sa famille, ajoutant que le journaliste tué était la seule source de soutien financier pour sa mère malade.

M. Attis a indiqué que bien que le siège social de Radio Écoute FM soit à Montréal, la station a un studio et six employés en Haïti. Il a condamné les meurtres qui, selon lui, constituent une attaque non seulement contre le droit à la vie, mais aussi contre la capacité des journalistes à faire leur travail librement dans le pays.

Il a dit réclamer une « vraie justice » aux autorités haïtiennes dans un climat croissant « d’insécurité, de criminalité et d’impunité ».

L’attaque a été condamnée par le groupe de défense des médias Reporters sans frontières (RSF), qui a identifié l’autre journaliste tué comme étant Wilguens Louissaint.

Dans une publication sur Twitter, le groupe a déclaré qu’il « appelait les autorités haïtiennes à faire toute la lumière sur cette attaque et à traduire les responsables en justice ». « Les conditions de travail pour la presse en Haïti n’ont cessé de se dégrader ces dernières années », affirme RSF.

Le premier ministre haïtien Ariel Henry s’est engagé à sévir contre les gangs que les autorités blâment pour une augmentation des enlèvements et des blocages dans les terminaux de distribution de gaz qui ont causé une grave pénurie de carburant ces derniers mois. L’insécurité a incité les États-Unis et le Canada à exhorter leurs citoyens à quitter Haïti.

Il y a quelques jours à peine, M. Henry a été contraint de fuir la ville du nord des Gonaïves à la suite d’une fusillade entre ses agents de sécurité et un groupe armé qui l’avait averti de ne pas mettre les pieds dans la ville.

L’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet a laissé un vide au pouvoir qui a aggravé la violence et une crise humanitaire profonde dans la nation caribéenne.

Avec des informations de l’Associated Press

Cette dépêche a été produite avec l’aide financière des Bourses de Facebook et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.