(Québec) Malgré les beaux discours de nos élus sur la tolérance zéro, le harcèlement continue de hanter les nobles couloirs et bureaux du parlement.

Cette année encore, des parlementaires ont fait l’objet de plaintes.

Au total, six députés ou ministres ont été mis en cause dans des dossiers de harcèlement psychologique, révèle le rapport annuel 2020-2021 des activités en matière de prévention et de traitement des situations de harcèlement au travail à l’Assemblée nationale, rendu public mardi.

En tout, ce sont 12 personnes (sept hommes et cinq femmes) qui ont été visées par une plainte, dont la moitié sont des élus. Les autres font partie du personnel administratif de l’Assemblée nationale.

Aucun élu n’a par ailleurs fait l’objet d’une plainte officielle de harcèlement sexuel. L’an dernier, il y en avait un.

Durant l’année, au total, trois plaintes formelles de harcèlement psychologique ont été reçues et analysées. L’une d’elles a été jugée irrecevable et deux plaintes sont toujours sous enquête. Le rapport ne dit rien de la nature des gestes reprochés. Une plainte peut viser plus d’une personne.

Les renseignements inscrits dans le rapport ne sont pas nominatifs, ce qui rend impossible l’identification des fautifs. Pour des raisons de confidentialité, l’Assemblée nationale fournit le strict minimum d’informations sur les fautifs.

Les 11 plaignants (sept femmes et quatre hommes) font partie du personnel politique des élus ou du personnel administratif de l’Assemblée.

L’an dernier, l’Assemblée nationale avait dû traiter 11 plaintes formelles de harcèlement psychologique, plus un cas de harcèlement sexuel.

La politique de prévention du harcèlement à l’Assemblée nationale a été adoptée en 2015.

Les signalements et les plaintes peuvent provenir d’un employé de cabinet (de ministre ou de député) ou d’un membre du personnel de l’institution.

S’il y a plainte, le processus d’examen est assumé par une firme externe, qui doit évaluer si elle est recevable. Au besoin, une enquête sera instituée.

Par ailleurs, alors que leur mandat en est rendu à sa troisième année, les 125 députés ont finalement tous reçu la formation obligatoire de prévention du harcèlement psychologique et sexuel qui leur est destinée.

La plupart ont eu accès à cette formation de groupe en 2019 ou 2020. Au cours de l’année en cours, les 19 retardataires (dont cinq ont même eu droit à une séance individuelle) ont eu droit eux aussi à cette formation qui ne dure que deux heures. L’ensemble de la députation aura donc mis près de trois ans à se conformer à cette obligation.

En mai, l’ex-ministre Marie-Ève Proulx, qui est toujours députée caquiste, a dû quitter le conseil des ministres, à la suite de plaintes répétées de harcèlement psychologique formulées par d’anciens employés.