Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, s’est dit « horrifié » et « avoir eu le cœur brisé » en apprenant la nouvelle de la découverte des corps de 215 enfants enterrés sur le terrain de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops.

La Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc a rapporté avoir réussi à confirmer la nature des restes grâce à une nouvelle technologie de radars pénétrants. Il semble que ces décès ne soient pas documentés, mais leur existence est bien connue de la communauté.

Vendredi, le premier ministre Horgan a déclaré que cette découverte est une tragédie « d’ampleur inimaginable » qui vient mettre en lumière toute la violence et les conséquences du système des pensionnats autochtones.

« Je rends hommage à la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc alors qu’elle doit traverser ce deuil lié à un sombre chapitre de l’histoire du Canada et je soutiens leur engagement à compléter cette enquête au cours des prochaines semaines afin de connaître toute la vérité autour de ces décès », a-t-il dit.

La Commission de vérité et réconciliation du Canada avait recensé au moins 51 enfants morts à ce pensionnat entre les années 1914 et 1963.

Dans son rapport final, publié en 2015, la commission écrivait que d’après des responsables en poste en 1918, les enfants du pensionnat n’étaient pas adéquatement nourris ce qui entraînait leur malnutrition.

La ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, et le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, ont déclaré que cette découverte « rappelle une fois de plus les préjudices que les familles et les survivants ont subis et subissent encore ».

PHOTO ANDREW SNUCINS, LA PRESSE CANADIENNE

Les poteaux de bois identifient les endroits où des corps ont été retrouvés.

Ils rappellent qu’une ligne d’écoute pour survivants des pensionnats indiens et leurs familles est ouverte en tout temps au 1-866-925-4419.

« On dit qu’une fois que l’on connaît la vérité, on ne peut plus la défaire. La découverte d’hier reflète un chapitre sombre et douloureux de l’histoire de notre pays », peut-on lire dans leur déclaration conjointe.

Le chef des opérations de l’Autorité de la santé des Premières Nations de la Colombie-Britannique a fait savoir que des services d’aide psychologique seront offerts à la communauté pour les soutenir dans cette épreuve alors que les recherches se poursuivent.

Selon Richard Jock, la pandémie de COVID-19 complique le processus de deuil alors que les gens ne peuvent pas se réunir pour traverser cette épreuve ensemble.

« Cet évènement peut être vu comme une affaire historique, mais ça fait aussi partie du perpétuel déséquilibre de pouvoir qui crée ce genre d’enjeux pour les gens des Premières Nations », a-t-il décrit.

Du côté de l’Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique, on souligne que cette découverte est un rappel du génocide commis par le gouvernement canadien.

« Il n’y a pas de mots pour exprimer la tristesse que l’on ressent en tant que personnes des Premières Nations, et en tant que survivants, quand on apprend une nouvelle comme celle-là », a commenté le grand chef Stewart Phillip.

« Ils étaient des enfants — qui appartenaient tous à une famille, à une communauté, à une nation — qui ont été enlevés de force à leur foyer sous l’autorité du gouvernement canadien et qui ne sont jamais rentrés. »

Pour le chef Don Tom, vice-président de l’union, s’est souvenu que la toute première réunion de l’Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique, en 1969, avait eu lieu sur l’ancien site du pensionnat de Kamloops, où ont été trouvés les corps.

Le solliciteur général de la Colombie-Britannique, Mike Farnworth, a pris le temps de prononcer quelques mots sur la funeste découverte en marge d’une conférence de presse sur un autre sujet.

« Je voudrais prendre un moment pour honorer les membres de la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc qui vivent avec les impacts persistants et la tragédie des pensionnats autochtones », a-t-il mentionné en parlant d’un chapitre sombre pour l’histoire « de leur nation et de notre nation ».

« Nos pensées sont avec eux », a-t-il conclu.