(Kamloops) Les restes de 215 enfants ont été retrouvés enterrés sur le site d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops, en Colombie-Britannique.

La chef Rosanne Casimir, de la Première Nation Tk’emlups te Secwépemc, a déclaré jeudi dans un communiqué que la nature des restes avait été confirmée la fin de semaine dernière avec l’aide d’un spécialiste en radars pénétrants.

Mme Casimir a qualifié cette découverte de « perte impensable dont on a parlé, mais qui n’a jamais été documentée au Pensionnat indien de Kamloops ».

Elle a précisé que les décès ne semblaient pas documentés, bien qu’un archiviste du musée local travaille avec le Royal British Columbia Museum pour voir si des archives sur les décès peuvent être trouvées.

Certains des enfants n’avaient que 3 ans, a-t-elle noté.

L’école était autrefois la plus grande du système des pensionnats autochtones du Canada.

« Compte tenu de la taille de l’école, avec jusqu’à 500 élèves inscrits et fréquentant à tout moment, nous comprenons que cette perte confirmée touche les communautés des Premières Nations de la Colombie-Britannique et d’ailleurs », a déclaré Mme Casimir par communiqué.

La chef a déclaré que le travail d’identification du site avait été dirigé par le département des langues et de la culture de la Première Nation aux côtés des gardiens du savoir cérémoniels, qui s’assuraient que le travail était conforme aux protocoles culturels.

Les dirigeants de la communauté Tk’emlups te Secwépemc « reconnaissent qu’ils ont la responsabilité de s’occuper de ces enfants perdus », a déclaré Mme Casimir.

L’accès aux dernières technologies permet un véritable décompte des enfants disparus et, espérons-le, apportera un peu de paix à ces vies perdues, a-t-elle ajouté dans le communiqué.

Les travaux ont été financés par une subvention du gouvernement provincial, a-t-elle déclaré.

Mme Casimir a indiqué que les responsables de la bande informent les membres de la communauté et des communautés environnantes qui avaient des enfants qui fréquentaient l’école.

« C’est le début, mais, étant donné la nature de cette nouvelle, nous avons estimé qu’il était important de partager immédiatement », a-t-elle déclaré.

« Effets néfastes et durables des pensionnats autochtones »

L’Autorité sanitaire des Premières Nations a qualifié la découverte des enfants d’« extrêmement douloureuse » et a déclaré dans un site web qu’elle « aura un impact significatif sur la communauté de Tk’emlúps et sur les communautés desservies par ce pensionnat ».

Le PDG de l’Autorité sanitaire, Richard Jock, a laissé entendre que la situation avait le potentiel d’affecter les membres des Premières Nations de la Colombie-Britannique et de tout le pays.

« Le fait que cette situation existe n’est malheureusement pas une surprise et illustre les effets néfastes et durables que le système des pensionnats autochtones continue d’avoir sur les membres des Premières Nations, leurs familles et leurs communautés », a écrit M. Jock dans un article publié en ligne.

L’Autorité sanitaire a déclaré que des soutiens immédiats pour la nation Tk’emlúps avaient été identifiés par l’intermédiaire de son équipe de santé et que ses équipes étaient en attente pour répondre à d’autres besoins.

L’école de Kamloops a fonctionné entre 1890 et 1969. Le gouvernement fédéral a repris l’établissement de l’Église catholique, et il a été utilisé comme école de jour jusqu’à sa fermeture en 1978.

La Commission de vérité et réconciliation a publié son rapport final sur les pensionnats autochtones il y a plus de cinq ans. Le document de près de 4000 pages détaille les mauvais traitements graves infligés aux enfants autochtones dans les établissements, où au moins 3200 enfants sont morts après de mauvais traitements et de la négligence.