Québec a finalement mis de côté l’idée du vote par internet pour les élections municipales du 7 novembre prochain.

La ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a rendu publiques les modalités qui entoureront le scrutin de l’automne et celles-ci prévoient certains aménagements qui tiennent compte de la pandémie, mais rien qui pourrait causer les maux de tête que de nombreuses municipalités redoutaient.

Ainsi, pour réduire au maximum les contacts et accroître l’accessibilité, le vote par anticipation et le vote au bureau des présidents d’élections se tiendront sur quatre jours plutôt que deux. Le vote par anticipation aura lieu les 30 et 31 octobre ainsi que les 1er et 6 novembre. Le vote au bureau des présidents d’élection se tiendra le 29 octobre ainsi que les 1er, 2 et 3 novembre.

Les heures d’ouverture des bureaux de vote, que ce soit pour le vote par anticipation, le vote au bureau du président d’élection et le vote le jour du scrutin seront de 9 h 30 à 20 h.

Élargissement du vote par correspondance

Les plus importantes modifications se situent du côté du vote itinérant, qui a été éliminé et remplacé par le vote par correspondance, plus sécuritaire. Le vote par correspondance sera donc le moyen d’expression démocratique de ceux qui ont normalement accès au vote itinérant, ceux dont l’isolement est ordonné ou recommandé par la santé publique, ceux qui sont incapables de se déplacer pour des raisons de santé et leurs proches aidants domiciliés à la même adresse.

Pour la première fois, le vote par correspondance est aussi élargi aux électeurs de 70 ans et plus, mais seulement pour les municipalités qui le souhaitent. Celles-ci devront obligatoirement adopter une résolution en ce sens avant le 1er juillet.

Accueil favorable du monde municipal

La présidente de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy, a accueilli très positivement ces modalités lorsque rejointe par La Presse Canadienne.

« On voulait que les gens – peu importe la situation sanitaire – se sentent en sécurité pour aller voter. Donc, en ayant plus de journées par anticipation, en ayant plus de possibilités à offrir aux citoyens, je pense que ça permet justement que si les mesures sanitaires sont plus compliquées rendu au mois de novembre, on pourra quand même sécuriser les gens qui pourront venir exprimer leur vote », a-t-elle dit.

« On voulait que les gens puissent vraiment, sans crainte, exprimer leur vote et les modifications qui ont été apportées permettent justement d’atteindre cet objectif. »

Mme Roy s’est particulièrement réjouie du fait que l’élargissement du vote par correspondance n’ait pas été imposé par Québec à toutes les municipalités.

« La situation pandémique n’est pas la même d’une région à l’autre. Il fallait en tenir compte. »

Elle précise que la pandémie n’est pas la seule contrainte à considérer dans ce cas-ci.

« Ça va beaucoup dépendre de la complexité pour le mettre en place ; certaines municipalités ont déjà beaucoup d’expertise, c’est le cas par exemple des municipalités avec beaucoup de villégiature qui, souvent, ont déjà en place un bon bassin de vote par correspondance. »

La Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui représente les MRC et petites municipalités en région, se réjouit de ces décisions, elle qui craignait l’imposition de modèles uniques mur-à-mur.

« Ça correspond à ce qu’on a demandé. Ce qu’on veut, c’est de donner des outils aux petites municipalités, mais on ne veut pas leur imposer des outils », a réagi son président, Jacques Demers, en entrevue avec La Presse Canadienne.

« Dans les circonstances, on a pas mal ce qu’il faut pour fonctionner. Il va y avoir de petites choses qu’on aura à voir sur place, à adapter avec la santé publique d’ici ce temps-là, selon les zones où on se trouvera. Espérons qu’on n’aura plus à prendre autant de précautions que présentement », a souhaité M. Demers, qui s’est réjoui de l’élargissement du vote par correspondance aux personnes de 70 ans et plus.

Dans un mémoire déposé à la mi-mars, la Fédération avait demandé de ne pas imposer de vote par internet, faisant valoir que l’accès à internet est souvent limité et parfois inexistant dans plusieurs régions. Elle avait également mis en garde contre une imposition du vote par correspondance généralisé, qui aurait représenté des coûts prohibitifs pour de nombreuses municipalités et MRC.

Les citoyens souhaitant déposer leur candidature auront du 17 septembre au 1er octobre pour le faire.

Plus de 1100 municipalités devront tenir des élections de manière simultanée le 7 novembre prochain. En 2017, cet exercice a impliqué environ 12 000 candidats et 8000 élus.