(Ottawa) Les pilotes de l’armée de l’air canadienne risquent de perdre leurs habiletés en raison des restrictions restreignant leur capacité à mener des exercices, craint un officier supérieur.

Les pilotes militaires sont tenus de voler un certain nombre d’heures pour se maintenir au sommet de leur art. Chaque année, ils participent généralement à un certain nombre d’exercices internationaux visant à rester à l’affût de nouvelles tactiques aériennes.

« Notre capacité de formation a été réduite, souligne le directeur général de la préparation aérienne de l’Aviation royale canadienne, le brigadier-général Ian Huddleston. C’est quelque chose sur lequel nous devrons nous concentrer l’année prochaine, pour savoir comment nous assurer que notre personnel sera correctement formé lorsque la pandémie sera chose du passé. »

Selon lui, la pandémie nuit aux opérations d’entretien puisqu’il est plus difficile d’obtenir des pièces de rechange pour certains appareils.

L’armée de l’air n’est pas la seule partie de l’armée à faire face aux défis créés par la COVID-19, notamment sur le plan de la formation.

Le chef par intérim de l’état-major de la défense, le lieutenant-général. Wayne Eyre a fait référence à bon nombre de ces défis dans un récent message aux troupes. Il les a mis en garde contre « les adversaires potentiels qui ne se reposent pas et continuent d’étendre leur portée et de tester notre résolution ».

L’Armée canadienne prévoit de tenir la semaine prochaine son entraînement le plus important en Alberta après avoir annulé l’opération en 2020.

L’exercice Maple Resolve, qui a lieu chaque mois de mai à la base des Forces canadiennes Wainwright, implique généralement 5000 soldats canadiens ainsi que des militaires des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Australie et de la France.

L’exercice comprend également de l’artillerie, des véhicules blindés et de l’aviation pour simuler une opération militaire à grande échelle et est considéré comme essentiel pour s’assurer que l’armée est prête à défendre le pays contre une attaque ou à mener une importante mission à l’étranger.

Mais en 2021, l’exercice Maple Resolve n’impliquera qu’environ la moitié du nombre normal de soldats, la grande majorité d’entre eux basés en Alberta, a indiqué une porte-parole de l’Armée canadienne, la majore Karina Holder, dans un courriel. Il n’y aura également qu’une poignée de soldats américains et britanniques.

Tous les participants devront suivre des directives strictes de santé publique, a ajouté Mme Holder, notamment une période de quarantaine de 14 jours pour les troupes étrangères.

« Une fois arrivé, le personnel sera immédiatement transféré dans la zone d’entraînement de Wainwright, en Alberta, et n’en partira pas à moins qu’il y ait une urgence médicale », a souligné l’officière.

Une méforme

Une enquête interne menée l’année dernière révèle que de nombreux militaires ont du mal à rester en forme physiquement et mentalement.

Selon cette étude, près de la moitié des quelque 20 000 militaires interrogés à la fin du printemps dernier par Recherche et développement pour la défense Canada, ont déclaré que leur santé physique s’était détériorée.

« Une proportion notable a déclaré avoir adopté des niveaux accrus de comportements potentiellement négatifs en matière de santé, selon le rapport d’enquête fourni à La Presse Canadienne. C’était particulièrement le cas pour la consommation de malbouffe, d’alcool et de cannabis. »

Environ un tiers des membres des Forces armées ont également signalé que leur santé mentale s’était détériorée pendant la pandémie, même si seulement un sur 10 disait avoir reçu une forme de soins.