(Ottawa) Un comité des Communes annule finalement sa décision de clore son enquête sur des allégations d’inconduites sexuelles au sein de l’armée canadienne.

Plus tôt cette semaine, le Bloc québécois avait voté avec les députés libéraux au sein du Comité permanent de la défense nationale pour conclure l’enquête et commencer à rédiger le rapport.

Mais vendredi, le député conservateur James Bezan a proposé qu’Elder Marques, un ancien conseiller principal au cabinet du premier ministre Justin Trudeau, soit convoqué pour témoigner d’ici sept jours.

La présidente – libérale – du comité, Karen McCrimmon, a jugé irrecevable la motion de M. Bezan, affirmant qu’elle était incompatible avec la décision antérieure du comité de clore l’enquête.

Mais les conservateurs ont contesté sa décision : ils ont plaidé que la décision du comité de commencer à rédiger le rapport n’empêchait pas d’entendre d’autres témoins. Tous les membres de l’opposition au sein du comité, y compris Andréanne Larouche, du Bloc québécois, ont alors voté pour annuler la décision de Mme McCrimmon de ne pas recevoir la motion.

Mais la présidente McCrimmon a alors suspendu la réunion du comité avant qu’il ne puisse traiter la motion du député Bezan pour convoquer M. Marques.

Le général Vance

Le Comité de la défense des Communes a enquêté pendant des semaines sur des allégations de comportement inapproprié visant l’ancien chef d’état-major Jonathan Vance.

Global News avait rapporté que le général Vance aurait entretenu une liaison avec une subordonnée. Il aurait aussi fait un commentaire sexuel à une autre militaire, beaucoup plus jeune, en 2012 – avant d’être nommé chef d’état-major de la défense. Selon Global News, M. Vance nie tout acte répréhensible.

Le général Vance, qui a transféré le commandement de l’armée en janvier dernier, après plus de cinq ans à ce poste, n’a pas répondu aux demandes de commentaires de La Presse Canadienne. Les allégations qui le visent n’ont pas été vérifiées de manière indépendante.

Les députés de l’opposition au sein du Comité de la défense veulent savoir qui précisément, au sein du gouvernement libéral, était au courant des allégations visant M. Vance – et à quel moment exactement ils en ont été informés.

Leur enquête a été freinée par le refus du gouvernement Trudeau de permettre à des membres du personnel politique au sein du cabinet du premier ministre ou du ministre de la Défense de témoigner devant des comités parlementaires, malgré un ordre de la Chambre des communes. Les libéraux soutiennent que ce sont les ministres, et non des membres de leur personnel politique, qui devraient être tenus responsables des activités du gouvernement.