Raymond Henri Muller est accusé d’avoir tué, à coups de guitare basse, un des membres de son collectif de musique, Pirates !. Cédric Gagnon dormait sur le sofa de l’accusé lorsque ce dernier aurait décidé de lui donner la mort.

Le procès devant jury de Raymond Henri Muller, accusé du meurtre de Cédric Gagnon, s’est ouvert mercredi au palais de justice de Montréal. La procureure de la Couronne, MMarie-Claude Bourassa, a expliqué d’emblée aux membres du jury qu’elle avait bon espoir qu’à la fin des plaidoiries, ils en viendraient à la conclusion que Muller a bel et bien assassiné un des membres de son groupe de musique.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE CÉDRIC GAGNON

Le corps de Cédric Gagnon n’a jamais été retrouvé.

Elle a d’abord expliqué que Cédric Gagnon, 39 ans, était porté disparu depuis le 4 juillet 2018. Sans nouvelles de lui, bien des proches étaient inquiets.

Des semaines plus tard, à la fin du mois d’août, des policiers ont répondu à un appel à propos d’une possible tentative de suicide au Rock Hotel, rue Bernard, qui était un studio de musique et l’appartement de M. Muller. Ce sont des amis de l’accusé qui ont contacté les autorités lorsqu’ils l’auraient trouvé dans la baignoire, a raconté MBourassa.

Sur place, les policiers auraient trouvé une lettre de suicide où M. Muller confie qu’il a tué la victime avec sa guitare basse, le 4 juillet dernier, alors que Cédric Gagnon dormait sur son canapé. Avec beaucoup de détails, il explique aussi comment il aurait dépecé le corps.

Les policiers ont rapidement fait le lien avec la disparition de M. Gagnon.

Alors qu’il était hospitalisé, Raymond Henri Muller a été rencontré par un enquêteur. Il aurait à nouveau avoué le crime qu’il a commis en ajoutant encore plus de détails, dont ce qu’il aurait fait du corps de la victime. La vidéo de cette déposition sera présentée aux membres du jury.

Le corps de M. Gagnon n’a pas été retrouvé. Mais MBourassa a indiqué que du sang de la victime aurait été découvert sur la scène du crime. Bien des preuves seront donc présentées pour prouver la culpabilité de Muller, a conclu la Couronne.

Au cours des prochaines semaines, des experts et des proches de la victime et de l’accusé seront entendus par le jury.

« Sans domicile fixe »

Mercredi après-midi, le policier Jean-Mikael Beaulieu a raconté ce que son équipe a fait lorsque Cédric Gagnon a été porté disparu par sa mère et une amie proche, en juillet 2018.

Une description de la personne disparue a notamment été rédigée au Centre de renseignements de la police du Québec, et une note interne a été envoyée à d’autres équipes policières « pour effectuer le maximum de recherches ». « Musicien, dépressif, suicidaire, fréquenterait les parcs où on joue de la musique, sans domicile fixe, voyage beaucoup, alcoolique, aucune carte d’identité, n’aurait que de l’argent comptant », pouvait-on entre autres lire.

Le policier a aussi indiqué que le disparu était « un passionné de musique et sans domicile fixe, mais qui résidait la majeure partie du temps dans un studio où ses amis et lui pratiquaient de la musique ».

Étant donné sa passion, les membres de son groupe ont commencé à s’inquiéter lorsque Cédric Gagnon ne se serait pas présenté à un festival de musique, le 6 juillet 2018.

Le procès se poursuit jeudi au palais de justice de Montréal.