Après 25 ans d’activité dans le quartier Saint-Sauveur à Québec, le bar Kirouac, qui avait défrayé les manchettes cet automne après une éclosion de COVID-19, a annoncé mercredi qu’il mettait définitivement la clé sous la porte.

« Le temps est maintenant venu de tourner la page. Nous voulons remercier tous et chacun de vous pour votre soutien et encouragement au fil des ans. Nous garderons de merveilleux souvenirs de cette période », a indiqué l’établissement dans une publication Facebook, en fin d’avant-midi, remerciant également ses employés et les artistes qui se sont offerts en performance au fil du temps.

Johanne et Lucien Simard, les deux propriétaires du bar, ajoutent avoir le « cœur gros » mais surtout la « tête pleine de merveilleux moments ».

Cet automne, le CIUSSS de la Capitale-Nationale avait confirmé 72 cas liés à l’éclosion au bar Kirouac, formée lors d’une soirée karaoké. Le foyer de contamination avait aussi généré au moins 18 cas secondaires dans la communauté, notamment dans plusieurs écoles de la région. Selon les plus récentes données disponibles, six hospitalisations et un décès y sont aussi liés.

Une cliente habituée du Kirouac, Lucille Munro, âgée de 72 ans, est morte le 1er octobre de la COVID-19, à l’hôpital de l’Enfant-Jésus. La police de Québec avait aussi ouvert une enquête dans cette affaire, et effectué de la surveillance lors de la réouverture du bar.

Le débat des karaokés

Dans la foulée de cette affaire, le gouvernement provincial avait décidé d’interdire le karaoké dans les bars, suscitant un débat public sur la responsabilité des tenanciers. On a alors obligé les bars à tenir un registre des clients, afin de faciliter un éventuel traçage.

« La majorité des bars font un bon travail pour respecter les consignes, mais il y en a quelques-uns qui ne font pas un bon travail, en particulier les karaokés », avait notamment soulevé le premier ministre François Legault.

Dans leur message diffusé sur les réseaux sociaux, les propriétaires du Kirouac ne sont toutefois pas revenus sur ces événements ni sur l'éclosion qui a frappé leur établissement. « Le temps de la retraite a sonné et on en est très heureux. […] Vous étiez notre deuxième famille. Au plaisir de vous croiser, prenez grand soin de vous et on en fera tout autant », ont-ils simplement conclu, en s'adressant directement à leur clientèle.