(Ottawa) Dans une nouvelle lettre au premier ministre Justin Trudeau, le cofondateur de la mosquée de Québec où six personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées il y a quatre ans cette semaine, déplore le manque de progrès du gouvernement fédéral en matière de contrôle des armes de poing.

Dans sa lettre, Boufeldja Benabdallah, du Centre culturel islamique de Québec, fait remarquer à Justin Trudeau que le type d’arme et de chargeur utilisés lors de la tuerie de la mosquée sont toujours sur le marché.

Le tireur a commencé son carnage de janvier 2017 avec un fusil et deux chargeurs illégaux de 30 cartouches, et lorsque le fusil s’est coincé au premier coup, il s’est tourné vers une arme de poing et cinq chargeurs de 10 balles.

Selon la GRC, le nombre d’armes à feu à autorisation restreinte-principalement des armes de poing-enregistrées par des particuliers ou des entreprises est passé à 1057 418 en 2019, comparativement à 938 792 en 2018.

Le gouvernement Trudeau a annoncé son intention de donner aux provinces et aux villes les moyens de prendre des mesures pour gérer l’entreposage et l’utilisation des armes de poing sur leur territoire, étant donné qu’elles ont des besoins et des préoccupations différents.

Le groupe PolySeSouvient a conseillé au gouvernement d’éviter de céder aux municipalités la responsabilité de réglementer les armes de poing, affirmant que les interdictions locales sont généralement inefficaces, comme le montre la mosaïque de lois locales et étatiques aux États-Unis.

Le gouvernement libéral a interdit une série d’armes d’assaut par décret du Cabinet en mai, précisant qu’elles n’étaient pas conçues pour la chasse ou le tir sportif-une décision que Boufeldja Benabdallah applaudit dans sa lettre, adressée également au ministre de la Sécurité publique, Bill Blair.

Mais Boufeldja Benabdallah affirme également que le gouvernement aurait pu, au minimum, instituer un moratoire sur l’importation et la fabrication nationale d’armes de poing.

Claire Smith et Ken Price, dont la fille a survécu à une fusillade à Toronto en juillet 2018, demandent l’interdiction de la propriété privée d’armes de poing.

Dans leur propre lettre au premier ministre et au ministre Blair cette semaine, au nom du groupe « Danforth Families for Safe Communities », Claire Smith et Ken Price indiquent que deux problèmes majeurs ont été exposés par la fusillade à Québec : la disponibilité légale des armes de poing à des fins récréatives et la possibilité de modifier des chargeurs pour qu’ils contiennent plus de cinq balles.

« N’attendez pas une troisième élection pour donner des assurances aux Canadiens et leur donner plus de promesses dans ce dossier, alors que s’accumulent les anniversaires de fusillades violentes et de tout le chagrin qui en résulte », peut-on lire dans la lettre.

« Ces tragédies ont pu se produire au fil du temps, car les différents gouvernements fédéraux n’ont fait ni autant qu’ils pouvaient, ni aussi bien qu’ils le pouvaient. »