(Ottawa) Un micromessage du député néo-démocrate Charlie Angus sur la vaccination en Israël a suscité une controverse sur les réseaux sociaux.

La publication en ligne renvoie à un article du quotidien britannique The Guardian, dans lequel il est souligné que les Palestiniens de la Cisjordanie et de Gaza ne font pas partie des bénéficiaires du déploiement rapide des vaccins contre la COVID-19 en Israël, contrairement aux colons juifs.

M. Angus a qualifié cette situation d’« épouvantable » et termine son message avec le mot-clic « #apartheidstate » (« #Étatd’apartheid »)

Le gazouillis envoyé dimanche a été « aimé » plus de 1000 fois, mais il a aussi été critiqué, notamment par la députée libérale Ya’ara Saks.

Mme Saks, députée de la circonscription torontoise de York-Centre – où se retrouve une importante communauté juive –, a répondu en disant que l’Autorité palestinienne était largement responsable des soins de santé de ses citoyens en vertu des accords d’Oslo. Elle a ajouté que l’article mentionnait que l’autorité n’avait pas officiellement demandé l’aide d’Israël.

« Les soins de santé sont en fait gérés de manière coopérative entre Israël et l’Autorité palestinienne pour servir tous les résidants de la Cisjordanie. Son message n’a pas contribué de manière productive ou constructive à une conversation sur la question », a-t-elle précisé dans un courriel transmis à La Presse Canadienne.

Israël dépasse tous les autres pays quant à la vaccination par habitant, mais une controverse demeure sur les bénéficiaires de ces injections.

Jusqu’à présent, pratiquement aucun des 2,7 millions de résidants palestiniens de la Cisjordanie n’a reçu l’une des quelque 150 000 doses qu’Israël administre quotidiennement, indique l’article.

Michael Bueckert, vice-président de Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient, affirme qu’Israël est une puissance occupante et donc responsable de la santé de la population locale en vertu de la quatrième Convention de Genève.

M. Bueckert a qualifié le programme de vaccination d’Israël « d’impressionnant », mais selon lui, l’exclusion des Palestiniens constitue un « trou massif » dans le plan.

Il s’est dit encouragé de voir un parlementaire soulever la question.

Dans un courriel, Shimon Koffler Fogel, dirigeant du Centre consultatif des relations juives et israéliennes établi à Toronto, a dit que le message de M. Angus « n’avait pas sa place dans la politique canadienne ».

Le groupe de défense des droits des Juifs B’nai Brith Canada a déclaré lundi que M. Angus et sa collègue néo-démocrate Leah Gazan – qui a également publié un lien vers l’histoire – partageaient « des informations inexactes diabolisant Israël » et ont qualifié leurs messages de « honteux ».

M. Angus a publié une déclaration subséquente lundi soir, affirmant que B’nai Brith l’avait contacté et l’avait accusé de « promouvoir » les théories du complot antisémites « en publiant ce micromessage ».

« En tant que parlementaire impliqué sur la scène internationale dans la résolution de la crise des théories du complot en ligne, j’ai été choqué par l’accusation », a-t-il soutenu, ajoutant qu’il la rejetait.

« Si B’nai Brith s’oppose au ton ou aux faits présentés dans l’article du Guardian, le canal approprié est de contacter l’éditeur du Guardian. »