(Ottawa) L’incendie qui s’est déclaré le mois dernier à bord du NCSM Fredericton alors que la frégate naviguait au large des côtes norvégiennes aurait pu être évité, selon le vice-amiral Craig Baines, commandant de la Marine royale canadienne.

L’incendie du 18 novembre aurait commencé après que l’équipage de Fredericton eut oublié de débrancher une pompe de cale temporaire qui avait été installée pendant les réparations de la pompe principale, a expliqué M. Baines à La Presse Canadienne.

L’armée a affirmé qu’il n’y avait eu aucun blessé, bien que le capitaine de Fredericton eut déclaré que la lutte pour éteindre l’incendie était difficile en raison des espaces exigus et de la mer agitée à l’époque.

Le fait que l’incendie ne soit pas le résultat d’un problème systémique dans les frégates de la marine est une bonne nouvelle, mentionne M. Baines. Il admet toutefois que les 12 navires de guerre qui composent la flotte commencent à montrer leur âge.

« Il y avait une pompe de cale temporaire installée avec un tuyau qui n’était pas « coupe-feu » et qui montait par les cheminées, et nous pensons que c’est ce qui a déclenché l’incendie, a-t-il déclaré. Après avoir réparé la pompe régulière, ils n’ont tout simplement pas retiré la pompe temporaire. »

L’étendue des dommages reste incertaine, bien que le ministère de la Défense affirme que le câblage et certains systèmes de contrôle ont fondu ou ont été endommagés par la chaleur. Le navire de guerre a pu regagner son port d’attache à Halifax le 18 décembre, cinq jours plus tôt que prévu.

« La bonne nouvelle est que ce n’était pas un problème systémique ou quoi que ce soit, a déclaré Craig Baines. La mauvaise nouvelle est que cela aurait probablement pu être évité. »

Pourtant, l’incendie à bord du Fredericton n’est que le dernier d’une série d’incidents survenus sur les 12 frégates canadiennes, qui sont entrées en service entre le début et le milieu des années 1990 et constituent les chevaux de bataille de la marine. Ces incidents comprennent 10 autres incendies depuis 2018, ainsi qu’au moins une panne de courant.

La Presse Canadienne a également déjà rendu compte d’un examen interne du ministère de la Défense l’année dernière qui a révélé que les installations de maintenance de la marine ont de plus en plus de mal à réparer les navires de guerre du Canada en raison du manque de personnel, du manque de pièces de rechange et de l’âge de la flotte.

« Il est indéniable que les navires vieillissent et, par conséquent, il va y avoir des problèmes qui se présenteront », a déclaré Craig Baines.

Le premier des nouveaux navires, qui remplaceront non seulement les 12 frégates de la classe Halifax de la marine, mais aussi les trois destroyers de la classe Iroquois qui ont déjà été retirés du service depuis près d’une décennie, ne devrait pas être livré avant au moins le début des années 2030.

Le plan initial était que les navires de combat commencent à entrer en service au milieu des années 2020. Mais les responsables ont annoncé plus tôt cette année que cela ne se produira pas, et on craint que la pandémie n’entraîne davantage de retards.

Cela signifiera investir plus d’argent dans Fredericton et le reste de la flotte actuelle de frégates de la Marine pour s’assurer que le Canada dispose de suffisamment de navires de guerre pour protéger le pays et opérer outre-mer jusqu’à ce que les nouveaux navires soient à l’eau.

M. Baines a indiqué qu’il travaille avec d’autres parties du gouvernement pour s’assurer que la flotte obtienne les mises à niveau et les réparations dont elle a besoin pour continuer à protéger le Canada et à fonctionner à l’étranger jusqu’à ce que les bateaux neufs soient en service.

« Ils auront besoin d’investissements pour les maintenir dans un bon état », a-t-il déclaré.

Le gouvernement fédéral s’efforce de faire construire des navires de remplacement dans le cadre de son plan national d’approvisionnement en construction navale de plusieurs milliards de dollars, avec 15 nouveaux navires de guerre devant être construits par Irving Shipbuilding à Halifax pour un coût d’au moins 56 milliards.