De retour sur les routes après une année de pause due au confinement, Opération Nez rouge a déjà raccompagné 2328 Québécois chez eux en deux fins de semaine.

« C’est une année qui est assez atypique, on ne se le cachera pas », a indiqué la directrice des communications de l’organisme, Marilyn Vigneault, en entrevue téléphonique.

Seulement une vingtaine de régions étaient couvertes par le service dans les deux dernières semaines, comparativement à une soixantaine en 2019. Voilà pourquoi Mme Vigneault « invite vraiment les gens à visiter “operationnezrouge.com” pour aller vérifier quelles sont les dates et heures d’ouverture de leur région ». Il est aussi possible d’appeler ou d’utiliser l’application mobile.

Pour l’instant, c’est à Québec-Lévis et à Sherbrooke où les fêtards ont le plus fait appel à Nez rouge, avec plus de 300 raccompagnements. La région de Montréal, elle, a vu environ 150 raccompagnements, la plupart dans la dernière fin de semaine.

« On tombe en décembre et on voit déjà que l’esprit des fêtes est un peu plus réveillé chez la population, a souligné Mme Vigneault. Les partys, ça reprend tranquillement même si c’est avec certaines mesures. Certaines entreprises se lancent, d’autres non. »

Santé et sécurité

En raison de la pandémie, tous doivent porter le masque médical à l’intérieur. Les bénévoles, eux, « doivent présenter un passeport vaccinal valide ».

En plus, « on désinfecte les surfaces et les mains fréquemment, on valide la présence de symptômes chez les personnes accompagnées et les bénévoles, on tient un registre et on demande aussi, lorsque c’est possible, d’ouvrir un peu les fenêtres de la voiture pour créer une aération », a ajouté Mme Vigneault.

Elle a prévenu que les bénévoles sont en droit de refuser de servir quelqu’un qui ne respecterait pas ces mesures.

« C’est aussi le fun même avec la pandémie », a raconté Guillaume Bouchard, bénévole depuis une dizaine d’années. Puisque son bureau de Portneuf est fermé cet hiver, il a décidé de prêter main-forte à Québec. D’après lui, bien que les restrictions sanitaires compliquent un peu les choses, « les clients sont super respectueux ».

« C’est une belle expérience, de faire Nez rouge, a-t-il dit. Des anecdotes, il y en a un peu partout. » Elles sont parfois comiques, mais peuvent parfois impliquer des personnes qui tombent malades dans la voiture.

Mais, dans la grande majorité des cas, « les gens sont serviables, ils sont aimables, ils rient et ils aiment ça ».

Conducteurs recherchés

Même si « ce défi-là de recruter des bénévoles est un enjeu connu chaque année », Mme Vigneault a indiqué que la pandémie de COVID-19 « semble avoir eu un impact » supplémentaire.

Elle invite la population à s’inscrire, comme « il n’est pas trop tard » pour mettre la main à la pâte. « On en demande toujours plus, car plus on a de bénévoles, plus ça nous permet de répondre à plusieurs appels, et ce, dans des délais plus courts. »

« Les gens qui nous contactent peuvent être bénévoles pour un soir, pour plusieurs soirs. […] Vous allez voir, c’est vraiment une expérience familiale, conviviale », a-t-elle expliqué, disant que, jusqu’à présent, « ça se passe très bien avec les clients ».

Opération Nez rouge fait partie du paysage québécois depuis les années 1980. L’organisme a depuis étendu ses ailes à d’autres provinces canadiennes, comme l’Ontario et la Colombie-Britannique.

En 2019, plus de 50 000 Québécois avaient été raccompagnés sains et saufs à la maison.

« Lorsqu’on boit, on ne conduit pas »

La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a marqué lundi l’arrivée de décembre avec une campagne publicitaire ayant comme slogan « lorsqu’on boit, on ne conduit pas », et qui met en scène les magiciens Luc Langevin et Alain Choquette.

« Les accidents causés par l’alcool sont tous évitables et peuvent avoir des conséquences graves », a rappelé le porte-parole de la SAAQ, Mario Vaillancourt, dans une entrevue téléphonique. Il a aussi prévenu qu’« on peut avoir des accidents même avec une consommation qui est modérée ».

Avoir aussi peu que 50 mg d’alcool par 100 ml de sang rend un conducteur 4,5 fois plus à risque d’avoir un accident mortel, d’après les chiffres de la SAAQ.

De 2015 à 2019, la conduite en état d’ébriété a causé 85 décès par an, en moyenne, soit le quart des morts de la route.

Le bilan routier de 2019 de la SAAQ indique que 333 personnes sont décédées et que 1334 autres ont été gravement blessées dans la province. Ces nombres ne cessent de baisser depuis 1973, la première date du calcul, et ce, malgré une hausse du nombre de titulaires de permis de conduire.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.