Les premiers trains sont arrivés à Vancouver depuis que des inondations et des glissements de terrain ont coupé les principaux liens d’approvisionnement dans le sud de la Colombie-Britannique, a indiqué mercredi le Chemin de fer Canadien Pacifique.

Des wagons du CP remplis de céréales des Prairies et de carburant sont entrés dans la ville portuaire mercredi matin, après la reprise d’un service limité sur des voies remises en état.

Le transporteur ferroviaire de Calgary a indiqué que son corridor ferroviaire avait subi des dommages à une trentaine d’endroits entre Vancouver et Kamloops, en Colombie-Britannique, avec « une perte importante d’infrastructure » pour 20 d’entre eux.

« Les prochains jours vont être critiques pour synchroniser l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement », a fait valoir la porte-parole, Salem Woodrow, lors d’un entretien téléphonique.

Des centaines d’employés et d’entrepreneurs ont travaillé sans relâche pour réparer les voies ferrées après que des pluies torrentielles et des coulées de boue ont englouti des rues et dévasté des autoroutes, entraînant avec elles des wagons du CP et au moins une locomotive le long du canyon du Fraser près de Hope, en Colombie-Britannique.

À l’est de Lytton, en Colombie-Britannique, des rails restent suspendus au-dessus d’un tronçon de la route transcanadienne qui a été emporté par un glissement de terrain.

À partir du 14 novembre, des inondations ont perturbé la circulation des marchandises entre le plus grand port du Canada et la région de la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique, forçant le déplacement de centaines de résidents et bloquant des milliers de personnes, en plus de faire au moins quatre morts.

La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) a indiqué mardi qu’elle prévoyait également de rétablir un service « limité » mercredi le long de son corridor ferroviaire dans le sud de la Colombie-Britannique.

John Gradek, un expert en transport et ancien cadre supérieur au CP, affirme que des questions subsistent au sujet de la capacité du trafic à court terme et de la résilience des infrastructures à long terme.

« La voie ferrée est peut-être ouverte, mais (les deux transporteurs) ne déplacent toujours pas le même volume qu’avant », a-t-il affirmé.

Des tronçons des corridors exploités par le CP et le CN longent le fleuve Fraser à l’est de Vancouver. D’autres serpentent à travers des pics propices aux avalanches protégés par des « abris à neige » — un revêtement en forme de tunnel qui recouvre la voie — ou longent de minces plateaux entre la rivière et les montagnes.

« C’est l’érosion du lit de la rivière, attribuable aux inondations, qui a créé ces espaces […] Alors ils construisaient littéralement sur des plans d’inondation. Ils construisent sur des territoires à risque lorsqu’ils font cela », a souligné M. Gradek.

« Il pourrait être nécessaire de revenir en arrière et d’examiner la topographie de ces voies pour comprendre quel type d’infrastructure nous pouvons concevoir ou construire pour nous protéger des glissements de terrain. »