Les journalistes Amber Bracken et Michael Toledano, arrêtés vendredi alors qu’ils couvraient une manifestation contre un projet de gazoduc dans le nord de la Colombie-Britannique, ont été libérés lundi.

« Amber a été libérée […]. Elle sera de retour au tribunal le 14 février, sauf si les charges sont abandonnées », a indiqué lundi après-midi Brent Jolly, président de l’Association canadienne des journalistes, à La Presse.

« Le documentariste [Michael Toledano] a également été libéré, après avoir accepté de respecter l’injonction précédente du [gazoduc Coastal GasLink] et de respecter la paix », a par la suite indiqué The Narwhal, une équipe de journalistes d’investigation sur l’environnement naturel du Canada, sur Twitter. Il devra également comparaître en février.

Leur arrestation par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a suscité l’indignation chez les médias canadiens. Dans une lettre ouverte rendue publique lundi matin, des dizaines de médias, dont La Presse, se sont adressés au ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, pour demander leur libération.

« La GRC a déclaré que la raison de leur arrestation était qu’ils s’étaient “intégrés » aux manifestants, ce qui n’a jamais été illégal au Canada », peut-on lire dans la lettre.

Les deux journalistes ont d’abord été détenus à Smithers, puis ont été transférés à Prince George samedi. Ils ont comparu lundi.

Arrestation

Selon la lettre ouverte signée par les médias canadiens, Amber Bracken était en mission pour The Narwhal, tandis que Michael Toledano qui habite depuis trois ans sur le territoire Wet’suwet’en, était présent pour créer un documentaire intitulé Yintah, qui sera diffusé en 2022.

De son côté, la GRC indique avoir découvert dans un chemin forestier à proximité de la municipalité de Houston des « obstructions, des barricades, deux structures ressemblant à des bâtiments ainsi qu’un tas de bois en feu directement autour d’un site de forage ».

Selon la GRC, les agents ont demandé aux manifestants de quitter les lieux sous peine d’être arrêtés. Devant leur refus, ils ont passé les menottes aux poignets de onze personnes, dont « deux individus qui se sont identifiés par la suite comme des journalistes indépendants ».

Quatre personnes supplémentaires ont été arrêtées quelques dizaines de kilomètres plus loin.