La Cour supérieure a autorisé mardi une action collective contre les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée pour des agressions sexuelles qui seraient survenues dans plusieurs communautés autochtones de 1940 à 2018.

Le juge Thomas M. Davis a accueilli la demande d’action collective déposée en mars 2018 par Noëlla Mark, une Innue de la communauté d’Unamen Shipu, en Basse-Côte-Nord. Cette dernière allègue avoir été agressée environ une fois par semaine pendant près de sept ans par le père Alexis Joveneau, de la congrégation Les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée.

Décédé en 1992, le père Alexis Joveneau aurait fait près de 60 victimes connues jusqu’à présent, soutient MAlain Arsenault. M. Joveneau pratiquait dans les communautés de Pakuashipi et Unamen Shipu. Près de 40 religieux de cette congrégation ont été identifiés comme de présumés agresseurs, dont Omer Provencher, Edmond Brouillard, Raynald Couture et Édouard Meilleur.

Le recours collectif touche toutes les personnes et « leurs héritiers […] ayant été agressées sexuellement par tout religieux, membre ou employé » de la congrégation religieuse Les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée, peut-on lire dans le document signé par le juge Davis. La période visée s’étend du 1er janvier 1940 au 31 décembre 2018.

À ce jour, 200 victimes d’une douzaine de communautés autochtones se sont manifestées auprès des avocats. « On en attend beaucoup plus quand [l’action collective] va être connue et qu’on va être capable d’avoir plus d’informations sur l’ensemble des communautés », souligne MArsenault.

Au moment d’écrire ces lignes, la congrégation Les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée n’avait pas donné suite à la demande d’entrevue de La Presse.

« Graves problèmes d’anxiété »

En raison de ces agressions, Mme Mark soutient qu’elle a subi « de graves problèmes d’anxiété, des problèmes de consommation d’alcool jusqu’à 30 ans et une perte d’estime pour la religion et l’autorité en général », peut-on lire dans le document déposé à la Cour en 2018. Les dommages réclamés dans le cadre de l’action collective pourraient atteindre jusqu’à 600 000 $ par personne, détaille MArsenault.

Il existe toutefois des exceptions quant aux personnes admissibles au recours collectif, explique MAlain Arsenault. Celles qui ont été indemnisées lors d’actions collectives concernant les pensionnats et les écoles résidentielles « ne peuvent pas entreprendre une réclamation dans un autre recours collectif pour les mêmes faits », précise-t-il.

Toute personne qui est touchée par cette action collective peut joindre en toute confidentialité le cabinet d’avocats Arsenault Dufresne Wee Avocats à l’adresse courriel suivante : actioncollective@adwavocats.com ou en composant le (514) 527-8903.