L’éducation au don d’organes est primordiale : c’est le message qu’ont lancé des médecins et des citoyens à travers le Québec dimanche, en gravissant des montagnes dans le cadre du Défi Chaîne de vie. À Montréal, une centaine de personnes ont monté le mont Royal pour la cause.

« C’est tellement important parce que les gens ne sont pas au courant de choses qui sont tellement la base [à propos du don d’organes]. Ce n’est pas facile non plus comme conversation à avoir, des fois », raconte Audrey Maréchal, dont le père a bénéficié d’une greffe de foie.

La jeune femme se trouvait au pied du mont Royal avec son amie, dimanche matin, avant le début de l’évènement. Sous le soleil et un air frais, les bénévoles de l’organisme Chaîne de vie s’affairaient à accueillir les participants, devant le pavillon du lac aux Castors.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

« Sans les gens qui donnent, tu ne reçois pas, et quand tu reçois, ça fait en sorte que tu puisses vivre, et éventuellement donner aussi, peut-être. Ça permet un cercle qui ne finit plus. Je trouve que c’est très beau comme cause », poursuit Mme Maréchal.

Chaîne de vie a créé un programme scolaire offert aux enseignants d’anglais des écoles de niveau secondaire. À travers l’apprentissage de l’anglais, les élèves sont initiés à différents aspects du don d’organes.

« Chaîne de vie, c’est un cri à la santé et à honorer la vie », déclare Lucie Dumont, présidente et fondatrice de Chaîne de vie. Elle a présenté le programme d’éducation dans les écoles secondaires du Québec en 2014. Aujourd’hui, Mme Dumont aspire à ce que le programme soit offert dans les écoles des autres provinces canadiennes.

Les cours permettent aux jeunes d’être des « vecteurs de changement », en amenant le sujet du don d’organes au cœur des discussions familiales, mais aussi de déconstruire les mythes entourant le don d’organes, explique Mme Dumont.

« Ils réalisent comment c’est rare, les organes, comment c’est précieux, et comment il faut en prendre soin », ajoute Mme Dumont.

Doris Rainha enseigne le programme de Chaîne de vie depuis ses débuts, dans ses cours d’anglais à l’école secondaire Paul-Arseneau, à L’Assomption.

Selon la professeure, l’éducation au don d’organes fait une réelle différence. Peu après avoir assisté aux cours sur le sujet, une élève de Mme Rainha est morte dans un accident de voiture. Elle avait cependant discuté avec ses parents de sa volonté de donner ses organes s’il lui arrivait malheur, à la suite de ses cours avec Doris Rainha.

« Cette soirée-là, elle a sauvé la vie de quatre personnes », raconte Doris Rainha.

« Ce que je dis à mes élèves, c’est que je ne suis pas là pour vous convaincre. Je suis là pour vous dire : voici les informations provenant de sources comme Transplant Québec, de médecins, d’infirmières, et ensuite vous prenez la bonne décision pour vous », ajoute-t-elle.

Le DPierre Marsolais, fondateur de la mission du DPierre Marsolais, qui vise à soutenir les familles des donneurs, était le porte-étendard du Défi Chaîne de vie à Montréal. Il considère que l’éducation au don d’organes est primordiale pour défaire les fausses croyances entourant cette pratique, ce pour quoi il appuie Chaîne de vie.

« Souvent, les parents ont des idées préconçues, qui sont corrigées par les jeunes de secondaire 4 et 5 », dit-il. « Les connaissances avec des fondements sur des bases scientifiques, sur des bases d’expertise, je pense que c’est ce qu’il faut apporter aux jeunes », renchérit-il.