(Québec) Le premier ministre François Legault joue au « curé » d’une autre époque en incitant les Québécois à voter pour le Parti conservateur du Canada, ont accusé tour à tour la cheffe libérale Dominique Anglade et la députée de Québec solidaire, Catherine Dorion mardi.

La campagne électorale a teinté la rentrée parlementaire à Québec. Si l’Assemblée nationale a été unanime pour réclamer des excuses au Groupe de diffusion du débat des chefs en anglais pour « pour le procès hostile intenté contre la nation québécoise », le gouvernement et l’opposition se sont chamaillés au Salon bleu au sujet de la bataille politique en cours au niveau fédéral.

« M. le président, vous aurez remarqué qu’au-dessus de vous il n’y a plus de croix, il n’y a plus de crucifix, qu’il a quitté le salon bleu. On n’a pas besoin d’un premier ministre qui joue un rôle de curé comme en 1950 pour dire aux gens comment penser et pour qui voter », a lancé Dominique Anglade lors de la période des questions.

Elle a déclaré que M. Legault est en train de « se mettre un genou à terre » et d’accepter qu’un éventuel gouvernement conservateur déchire l’entente sur les services de garde qui représente six milliards en cinq ans. Elle a fait valoir que « c’est une très bonne entente pour les familles du Québec ».

« Si le Parti libéral est à vendre, nous, la nation québécoise qu’on représente n’est pas à vendre », a répliqué M. Legault, condamnant les intentions du Parti libéral du Canada d’empiéter dans les champs de compétence du Québec.

Catherine Dorion a utilisé la même image que Dominique Anglade pour qualifier l’attitude de François Legault. « Le premier ministre, comme un curé des années 30, a dit à ses fidèles d’aller voter tous en chœur pour le Parti conservateur du Canada. S’allier avec un parti de droite antiféministe et anti-climat, tout ça pour construire un gros tunnel elvis-grattonnien, hein ? Parce que papa O’Toole nous donnerait 4 milliards pour le troisième lien, donc on ne vendra pas notre âme pour l’argent du fédéral sauf pour le troisième lien, c’est ça qu’il faut comprendre », a-t-elle lancé.

De son côté, le chef parlementaire du Parti québécois, Joël Arseneau, a soutenu que le premier ministre « a mis tous ses œufs dans le même panier, celui d’Erin O’Toole ». Il a demandé ce que M. Legault fera si Justin Trudeau est réélu.

« Ce que j’ai dit à quelques reprises puis que je vais continuer de dire d’ici le 20 septembre, c’est qu’il y a trois partis, le Parti libéral, le NPD et le Parti vert, qui menacent l’autonomie de la nation québécoise. […] Donc, il reste deux partis bleus, c’est ça qui est important », a répondu M. Legault, faisant allusion au Parti conservateur et au Bloc québécois.