(Ottawa) Le ministre des Affaires étrangères, Marc Garneau, a annoncé que 43 citoyens canadiens se trouvaient sur un « vol spécial organisé par le gouvernement du Qatar » qui s’est envolé jeudi de Kaboul à destination de Doha avec quelque 200 étrangers à bord.

Le ministre a affirmé qu’ils seraient rapatriés au Canada dans les prochains jours.

Le vol Qatar Airways de Kaboul à Doha est le premier départ d’envergure de l’Afghanistan depuis que les États-Unis et d’autres forces ont achevé leur retrait effréné du pays il y a plus d’une semaine.

Les autorités s’attendaient à ce que le vol atterrisse au Qatar en après-midi.

« Le Canada travaille en étroite collaboration avec le Qatar pour assurer un passage sûr aux citoyens canadiens qui se trouvent encore en Afghanistan et qui cherchent à partir, et nous les remercions de leur soutien continu », a déclaré M. Garneau, jeudi, par communiqué.

« Nous travaillons sans relâche, notamment en étroite collaboration avec nos partenaires internationaux, pour ramener au pays les citoyens canadiens, les résidents permanents et leurs familles, ainsi que les Afghans vulnérables qui ont soutenu le travail du Canada en Afghanistan », a-t-il ajouté.

De hauts responsables gouvernementaux ont indiqué qu’ils attendaient l’atterrissage du vol de Kaboul à Doha, où les responsables consulaires canadiens devraient comptabiliser le nombre de citoyens canadiens et de résidents permanents à bord de l’avion de Qatar Airways.

Un haut responsable américain, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à parler aux médias, a précisé le nombre d’Occidentaux à bord du vol et a déclaré que le nouveau ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre des talibans avait facilité le départ de l’avion.

Un haut responsable canadien a déclaré qu’il n’y avait pas parmi les personnes à bord d’anciens interprètes et d’autres Afghans qui avaient auparavant travaillé avec le Canada dans le pays et qui cherchent maintenant désespérément à s’échapper par peur des représailles des talibans.

Le responsable, qui a parlé sous le couvert de l’anonymat, car il n’était pas autorisé à commenter publiquement, a affirmé que la meilleure voie d’évasion pour ces personnes reste la route terrestre vers le Pakistan.

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a déployé plus de personnel pour renforcer le haut-commissariat du Canada à Islamabad, a ajouté le responsable, et davantage de personnes sont envoyées pour aider là-bas et à la frontière avec l’Afghanistan.

Le ministre Garneau a révélé le 31 août qu’environ 1250 citoyens canadiens, résidents permanents et membres de leur famille étaient bloqués en Afghanistan à la suite de la fin d’un effort d’évacuation de masse dirigé par les États-Unis.

Les fonctionnaires ont déclaré plus tard qu’environ 500 de ces personnes étaient des citoyens canadiens.

L’émissaire qatari Mutlaq bin Majed al-Qahtani a déclaré que 200 autres passagers quitteraient l’Afghanistan vendredi. Un diplomate, qui a requis l’anonymat, a déclaré que des étrangers, y compris des Américains, partiraient dans les prochains jours.

Les talibans ont déclaré à plusieurs reprises que les étrangers et les Afghans munis de documents de voyage appropriés pouvaient quitter le pays. Mais leurs assurances ont été accueillies avec scepticisme, même avec le départ du vol du Qatar.

Alors que les autorités talibanes patrouillaient sur le tarmac jeudi, les passagers ont présenté leurs documents pour inspection et les chiens ont reniflé les bagages posés sur le sol. Certains employés d’expérience de l’aéroport avaient repris leur travail après avoir fui pendant le chaos déchirant du « pont aérien » d’évacuation dirigé par les États-Unis.

Irfan Popalzai, 12 ans, est monté à bord du vol avec sa mère et ses cinq frères et sœurs. Il a indiqué que sa famille résidait dans le Maryland.

« Je suis Afghan, mais vous savez, je viens d’Amérique et je suis tellement excité » de partir, a-t-il confié.

Avant le décollage du vol, des responsables qatariens se sont réunis sur le tarmac pour annoncer que l’aéroport était prêt pour la reprise de vols commerciaux internationaux après des jours de réparations.

Les dégâts considérables subis lors des violences des derniers jours du « pont aérien » américain qui a évacué plus de 100 000 personnes ont soulevé des questions sur le délai de reprise du service commercial régulier. Des experts du Qatar et de Turquie se sont précipités pour rétablir les opérations.