(Ottawa) Le gouvernement fédéral a annoncé de nouveaux efforts pour faire venir 20 000 réfugiés afghans au pays, au moment où les talibans s’apprêtent à reprendre le pouvoir après 20 ans de guerre.

Les groupes prioritaires comprennent des femmes, des défenseurs des droits humains, des journalistes, ainsi que les familles d’interprètes déjà réinstallés au Canada.

C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marco Mendicino, dans une conférence de presse vendredi, accompagné par le ministre de la Défense nationale Harjit Saijan, le ministre des Affaires étrangères Marc Garneau et Maryam Monsef, ministre des Femmes et de l’Égalité des genres.

Avant cette annonce, Ottawa s’est fait prier de redoubler d’ardeur pour sauver plusieurs centaines d’interprètes afghans et leur famille au moment où les talibans gagnent du terrain.

Jeudi, on apprenait que les forces d’opérations spéciales du Canada se déploieraient en Afghanistan afin d’aider le personnel de l’ambassade canadienne à Kaboul à fuir les lieux avant sa fermeture

Cette révélation a créé un certain émoi parmi les vétérans de la guerre et ceux qui cherchent à sauver les multiples centaines d’Afghans qui ont aidé le Canada au cours de ces années. On craint qu’ils ne fassent l’objet de représailles de la part des talibans.

Denis Thompson, un major général à la retraite qui a commandé les troupes canadiennes en Afghanistan, est l’un des trois anciens officiers supérieurs à avoir écrit une lettre au gouvernement fédéral l’exhortant à redoubler d’efforts pour sauver les interprètes.

Si M. Thompson se dit reconnaissant au gouvernement de vouloir secourir ceux qui ont aidé les militaires canadiens, il a aussi exprimé sa frustration quant au rythme des évacuations et au manque de transparence des officiels.

L’offensive des talibans se déploie à vive allure, saisissant une grande portion du territoire afghan au cours des dernières semaines. Plusieurs signalements font état de massacres de civils.