(Toronto) Le nombre et l’ampleur des incendies de forêt dans le nord de l’Ontario cette année sont beaucoup plus importants que la moyenne et ont forcé des milliers de personnes à fuir des communautés des Premières Nations, selon le gouvernement provincial.

Il y a eu jusqu’ici 902 incendies de forêt cette année, alors que la moyenne sur 10 ans est de 520. Plus de 520 000 hectares ont été brûlés cette année ; la moyenne est de plus de 153 000 hectares.

Le gouvernement ontarien affirme que ces chiffres élevés sont le résultat de conditions de sécheresse extrême dans la majeure partie du nord de l’Ontario.

Les responsables rappellent qu’il est difficile d’attribuer au seul changement climatique une « mauvaise année » particulière, car chaque bilan annuel varie considérablement en fonction de la météo. Mais les spécialistes s’entendent pour dire que le changement climatique en général devrait augmenter le nombre et les risques d’incendies de forêt et de brousse.

Plus de 3000 personnes ont été évacuées jusqu’ici de communautés autochtones en Ontario, mais compte tenu des prévisions météorologiques, 5000 autres pourraient devoir quitter leur domicile, selon le gouvernement.

La solliciteuse générale Sylvia Jones et le ministre des Forêts Greg Rickford ont indiqué que le gouvernement s’était engagé à débloquer des ressources importantes afin de lutter contre les incendies et aider les personnes touchées.

Tous les résidants de la Première Nation de Polar Hill et de celle de Deer Lake ont été évacués, tout comme les résidants vulnérables des Premières Nations de Pikangikum, North Spirit Lake et Cat Lake, a ajouté le gouvernement.

La Nation Nishnawbe Aski, qui représente 49 Premières Nations du nord de l’Ontario, a demandé à la province de déclarer l’état d’urgence en raison des incendies de forêt.

Mais la province affirme que la situation ne répond pas aux conditions juridiques permettant de déclarer l’état d’urgence. Celui-ci exige un danger de proportions majeures, mais aussi une absence de ressources disponibles pour répondre à l’urgence. Selon le gouvernement, les ressources nécessaires sont actuellement déployées.

Environnement Canada a noté que la fumée de ces incendies de forêt dans le nord-ouest de l’Ontario affectait lundi la qualité de l’air et la visibilité dans une partie de la province.

Le bureau météorologique a publié un avis sur la qualité de l’air pour une vaste région qui s’étend de Toronto jusqu’à Algonquin et à Kingston. On indiquait lundi matin que la fumée était « prévue ou en cours » et que des niveaux élevés de pollution de l’air étaient donc possibles.