Le nombre d’incendies de forêt bondit de 40 % dans la province

Le Québec enregistre cette année une augmentation de 40 % de ses incendies de forêt par rapport à la moyenne de la dernière décennie. Cette tendance à la hausse pourrait se poursuivre dans les prochaines années, estime la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

« Au Québec, on a connu une vague de feux assez importante. La SOPFEU est intervenue sur 435 incendies cette année, alors que la moyenne à pareille date est de 311. On a une bonne augmentation », indique Josée Poitras, agente à la prévention et aux communications à la SOPFEU.

Sur les 435 incendies dans la province, 59 ont été causés par la foudre, 187 par des résidants et 118 par des activités récréatives.

Selon Mme Poitras, cette hausse s’explique par le printemps hâtif, un taux de sécheresse important et un faible couvert de neige par comparaison aux années antérieures. Une hausse des incendies de forêt au cours des prochaines années peut être envisagée, puisque l’on connaît des printemps plus hâtifs, estime-t-elle.

Forêts inflammables

Malgré la hausse du nombre d’incendies de forêt cette saison, la majorité sont de petite taille. « C’étaient de petits feux qui n’étaient pas difficiles à combattre. On pouvait souvent les éteindre le jour même », explique-t-elle. Cette année, 7672 hectares de forêt ont brûlé au Québec, contre 18 237 hectares en moyenne au cours de la dernière décennie.

Le sud de la province, en grande partie composé d’arbres feuillus, est particulièrement touché en 2021. Dans les forêts de feuillus, les incendies sont souvent de faible superficie et rapidement maîtrisables. Le risque d’incendie est plus élevé au printemps lorsque les arbres sont dépourvus de leur feuillage, indique Mme Poitras.

À l’opposé, les secteurs où l’on retrouve plus d’arbres résineux, tels que le sapin, le cèdre et le pin, sont plus à risque d’incendie de forêt de grande ampleur. C’est le cas notamment de la Mauricie, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Baie-James et de la Côte-Nord. « Les arbres résineux engendrent des feux avec de plus grandes superficies. Pensez aux sapins de Noël qui s’assèchent et qui prennent en feu lorsque l’on y met des lumières », explique Mme Poitras.

Ressources déployées

Le Québec a enregistré 151 incendies au mois de juin et 7475 hectares ont été touchés. Le mois de juillet est beaucoup plus tranquille jusqu’à maintenant. La SOPFEU est intervenue sur 15 incendies de forêt et 9 hectares ont été brûlés. Ce mois plus calme a permis à la province d’envoyer des ressources ailleurs au Canada.

Au total, 93 Québécois ont été déployés en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Ontario. La province a récemment fourni à l’Ontario de l’équipement et quatre avions-citernes de type CL-415 accompagnés de leur équipage respectif. Vendredi, une nouvelle équipe de 20 pompiers forestiers a été déployée en Colombie-Britannique.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Des avions-citernes de type CL-415 du Québec

L’Ontario a enregistré 705 incendies jusqu’à présent en 2021, alors que la moyenne annuelle est plutôt de 450. La Colombie-Britannique a recensé 1121 incendies en 2021, dont 306 sont toujours actifs.

Au Manitoba, 25 nouveaux incendies se sont déclarés en 48 heures, et les autorités s’attendent à ce que d’autres soient déclenchés. Au total, il y a 131 incendies actifs dans la province. La fumée continuera d’être un problème dans toute la province, a précisé le gouvernement provincial.

Mauvaise qualité de l’air

En raison des nombreux incendies de forêt qui sévissent au pays, Environnement Canada a publié dimanche des avis de mauvaise qualité de l’air. Plusieurs régions du Québec ont été touchées.

C’est le cas notamment de Chibougamau, du parc national du Mont-Tremblant, de Saint-Michel-des-Saints, du réservoir Gouin, de Pontiac et de la réserve faunique La Vérendrye.

La fumée d’incendie de forêt, soit un mélange de particules et de gaz en constante évolution, contient de nombreux produits chimiques pouvant présenter des risques pour la santé, précise Environnement Canada. « Une toux inhabituelle, l’irritation de la gorge, des maux de tête et l’essoufflement comptent parmi les symptômes possibles. Les enfants, les aînés et les personnes atteintes d’une maladie cardiovasculaire ou pulmonaire, comme l’asthme, sont plus à risque », peut-on lire sur le site internet de l’agence fédérale.