La Première Nation Penelakut a annoncé avoir trouvé plus de 160 tombes non documentées et non marquées près du site du pensionnat de Kuper Island, au large de l’île de Vancouver.

« Nous savons que beaucoup de nos frères et sœurs de nos communautés voisines ont fréquenté le pensionnat de Kuper Island. Nous reconnaissons également, avec beaucoup de chagrin et de perte, que trop d’entre eux ne sont pas rentrés chez eux », a déclaré la chef de la Première Nation Penelakut, Joan Brown, dans un communiqué datant du 8 juillet.

Selon la Commission de vérité et réconciliation du Canada, le pensionnat a ouvert ses portes sous l’administration de l’Église catholique en 1889. En 1896, les élèves ont mis le feu à l’école lorsque leurs vacances ont été annulées. Un sondage a révélé que cette année-là, 107 des 264 élèves étaient morts. En 1959, deux sœurs se seraient noyées alors qu’elles tentaient de s’enfuir de l’école. Un autre élève se serait donné la mort en 1966. Le pensionnat a été fermé en 1975 par le gouvernement canadien.

« Une fois de plus, nous devons faire face au traumatisme causé par ces actes de génocide. Chaque fois que nous le faisons, il est possible de guérir un peu plus », a renchéri la chef.

La Première Nation Penelakut organise une marche à la mémoire des enfants, le 2 août, à Chemainus, dans l’île de Vancouver.

Des séances de guérison auront également lieu à l’école de Penelakut le 28 juillet et le 4 août. Les personnes non autochtones sont aussi les bienvenues « pour connaître nos vérités », a indiqué la chef de la Première Nation. « Le deuil ne peut pas se faire en un jour. Il y a tant de vérités à dire et à entendre. »

Plus de 1000 tombes anonymes

Cette découverte survient moins d’un mois après celle des 751 tombes anonymes qui ont été retrouvées à proximité de l’ancien pensionnat autochtone de Marieval, en Saskatchewan. Quelques semaines plus tôt, la découverte des restes de 215 enfants enterrés à proximité du pensionnat de Kamloops, en Colombie-Britannique, avait suscité une vague d’indignation. Toujours dans cette province, la Première Nation Ktunaxa, a annoncé fin de juin avoir découvert 182 dépouilles enterrées près d’un ancien pensionnat à proximité de Cranbrook.

Le gouvernement fédéral a débloqué une enveloppe budgétaire de 27 millions de dollars afin de soutenir les communautés autochtones qui voudraient entreprendre des fouilles à proximité d’anciens pensionnats.

Au total, 150 000 enfants autochtones ont été placés de force dans 139 pensionnats partout au Canada, où ils ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture. En 2015, une commission nationale d’enquête a qualifié ce système de « génocide culturel ».