(Ottawa) Un officier supérieur qui a récemment joué au golf avec l’ancien chef d’état-major de la Défense, Jonathan Vance, démissionne de son poste, mais ne quitte pas complètement les Forces armées canadiennes.

Le lieutenant-général Mike Rouleau indique dans un communiqué qu’il quitte son poste de vice-chef d’état-major de la Défense dès maintenant.

Il ajoute qu’il rejoindra un groupe de transition des Forces armées canadiennes, qui aide ses membres à préparer leur retour vers la vie civile.

Mike Rouleau et le commandant de la Marine royale canadienne, le vice-amiral Craig Baines, ont fait l’objet de critiques pour avoir joué au golf avec M. Vance, qui fait l’objet d’une enquête pour des allégations d’inconduites sexuelles.

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

L'ex-chef d’état-major de la Défense, Jonathan Vance

« L’intégrité des procédures est importante pour tout le monde. Dans ce cas particulier, je suis entré en contact avec un membre retraité des Forces armées canadiennes pour m’assurer qu’il allait bien », a expliqué M. Rouleau dans un communiqué.

Il a ajouté que sa partie de golf avec M. Vance était une « activité privée » et qu’aucune discussion n’a porté sur quelconque enquête de la police militaire ou des Forces armées. Il n’aurait pas non plus été question du département de la Défense dans son ensemble.

Cependant, je comprends à quel point une telle activité peut avoir l’apparence d’un possible conflit d’intérêts et peut susciter la controverse en raison du contexte actuel, mais rien ne pourrait être plus faux. J’en suis désolé.

Lieutenant-général Mike Rouleau, dans un communiqué

Mike Rouleau a aussi nié pouvoir donner des ordres à la police militaire, contrairement à ce qu’a révélé un rapport sur le système de justice militaire par le juge à la retraite de la Cour suprême, Morris Fish.

Le rapport a signalé que le personnel du vice-chef d’état-major de la Défense a l’autorité pour donner des ordres au plus haut placé de la police militaire, le grand prévôt Simon Trudeau.

La Loi sur la Défense nationale adoptée en 2013 indique que « le vice-chef d’état-major de la défense peut aussi, par écrit, établir des lignes directrices ou donner des instructions à l’égard d’une enquête en particulier ».

Cette ingérence potentielle a été dénoncée par le juge Fish. Selon lui, ce lien représente une menace pour l’indépendance des enquêtes militaires et devrait être aboli.

Toutefois, M. Rouleau a souligné dans son communiqué que le grand prévôt profite d’une indépendance complète et n’est pas sous ses ordres. Il a ajouté qu’il n’avait jamais émis de lignes directrices ou donné d’instructions concernant une enquête de la police militaire au cours de son mandat comme vice-chef d’état-major de la Défense.

« Au sein des Forces armées canadiennes, nous travaillons à l’étranger pour, en partie, protéger ces valeurs et ces lignes de conduite, a soutenu M. Rouleau. Alors en ce moment, nous faisons tout en notre possible pour assurer un contre-pouvoir et pour changer notre culture afin d’offrir un environnement inclusif où tout le monde est valorisé et se sent en sécurité. »

Avant que ne soit mise en lumière l’histoire de la partie de golf, M. Rouleau devait assurer la transition du poste de vice-chef d’état-major de la Défense à la lieutenante-générale Frances Allen.

Il devait ensuite prendre un nouveau rôle de conseiller stratégique auprès du chef d’état-major par intérim, le lieutenant-général Wayne Eyre.