(Montréal) À l’heure où le réchauffement climatique fait grimper le thermomètre au-dessus des températures habituelles, les Québécois qui veulent se rafraîchir en zone urbaine peuvent se heurter à quelques obstacles, notamment parce que plusieurs cours d’eau de la province appartiennent à des entités privées.

Donc même si les municipalités du Québec sont entourées de lacs et de rivières, les résidants y ont peu accès. Un constat ironique que la Fondation Rivières veut renverser. Elle invite les Québécois à sauter à l’eau pour réclamer l’accès à la baignade dans le cadre de La semaine du Grand Splash, qui aura lieu du 26 juin au 4 juillet.

« Il faut redonner accès aux rives et à l’eau aux citoyens », a lancé l’acteur Roy Dupuis, cofondateur de la fondation, en conférence de presse vendredi. Or, il y a peu d’endroits à proximité de l’eau en ville et les rivières qui bordent la grande région de Montréal se retrouvent bien souvent dans les grands parcs, loin du centre-ville ou des quartiers défavorisés, a-t-il souligné à bord du petit bateau de croisière voguant sur les eaux du fleuve Saint-Laurent d’où avait lieu la conférence de presse.

D’autant plus qu’à l’extérieur de la métropole, « les berges sont souvent privatisées », a-t-il ajouté. Ce qui empêche un bon nombre de personnes d’en profiter.

Qualité de l’eau

Les personnes qui vivent dans les différents villages et les municipalités de la province n’ont également pas toujours une piscine, un bateau ou une maison familiale avec vue sur le lac pour échapper à la canicule, a rappelé la Fondation Rivières.

« On réclame un accès (à l’eau), pas juste pour un nombre restreint de citoyens, pas seulement pour les personnes les plus fortunées, a souligné la présidente d’honneur de l’évènement annuel, Salomé Corbo. Ce n’est pas tout le monde qui possèdent un chalet. »

La qualité de l’eau dans certains secteurs mine également l’occasion de se baigner en eau vive, a reconnu l’organisme. Un problème auquel il serait important de s’attaquer pour permettre au plus grand nombre de gens de se baigner dans les eaux du Québec.

Ports de Montréal et de Québec

Par ailleurs, le bassin Jacques-Cartier dans le Vieux-Port de Montréal est propre à la baignade, confirme le responsable au développement et à la mobilisation de la Fondation Rivières, Christian Généreux.

Depuis plusieurs années, des groupes faisant la promotion de la baignade urbaine réclament notamment l’aménagement d’un accès à cet endroit.

Or, la Société du Vieux-Port, une société de la Couronne, a « refusé catégoriquement » les demandes envoyées pour l’aménagement d’un bassin de baignade.

« Il pourrait très bien y avoir des bains portuaires comme on en trouve à New York et à Vancouver », cite M. Généreux en exemple.

La Ville de Montréal a également étudié la possibilité d’aménager un espace près du quai de l’horloge et a proposé un projet en ce sens, toujours dans le Vieux-Port, mais les dernières tentatives de mettre l’initiative en branle ont été abandonnées, car le courant y est trop fort.

Le son de cloche est le même pour le Port de Québec qui refuse de donner accès à ses eaux aux citoyens, et qui est également sous autorité fédérale.

Pour espérer un changement des administrations portuaires, il faudrait que « les élus municipaux et les citoyens fassent pression » sur le gouvernement fédéral, suggère M. Généreux.

En attendant, des centaines de baigneurs sont attendus dans neuf endroits, soit dans le Vieux-Montréal, dans Lachine, à Québec, Saint-Jérôme, Saguenay, Richelieu, Sainte-Martine, Trois-Rivières et Gracefield du 26 juin au 4 juillet, pour rappeler à la population et aux élus que l’eau est une richesse naturelle et qu’il fait bon s’y baigner.

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.