(Ottawa) Le gouvernement fédéral n’a pas pu répondre à plus de la moitié des demandes des communautés et organisations autochtones pour du personnel infirmier et ambulancier supplémentaire pendant la pandémie, conclut la vérificatrice générale.

Lors d’une conférence de presse après la publication de son rapport, Karen Hogan a déclaré mercredi que Services aux Autochtones Canada n’avait toujours pas remédié à la pénurie persistante de travailleurs de la santé dans les communautés autochtones.

« Lorsque vous commencez déjà avec une pénurie de travailleurs de la santé, la pandémie aggrave encore cet écart », a-t-elle déclaré. « Ce problème de longue date, cependant, doit être résolu. »

Mme Hogan a tout de même souligné que le ministère avait élargi l’accès aux infirmières contractuelles et aux ambulanciers paramédicaux à toutes les communautés autochtones, et qu’il avait rationalisé ses processus d’embauche.

« Ils ont pu embaucher plus d’infirmières au cours de la période d’audit qu’ils n’en avaient embauché l’année précédente », a-t-elle souligné. Mais avec une demande croissante en pleine pandémie, le ministère n’a pas été en mesure de répondre à plus de la moitié des 963 demandes de mise à disposition de ce personnel.

Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, a soutenu que son ministère avait adapté et surmonté des défis en matière de ressources qui existaient partout au gouvernement au cours des premiers mois de la pandémie.

« Nous l’avons fait en réfléchissant à l’impact de la première vague, appréhendant une deuxième vague très dangereuse pour les communautés autochtones », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse virtuelle.

« Cela comprenait un appel à une ressource très rare et importante, en fait les héros de cette pandémie, qui sont les infirmières et les ambulanciers. »

Le ministère emploie des travailleurs des soins de santé primaires pour fournir des services de soins de santé directs dans 51 collectivités éloignées ou isolées des Premières Nations, rappelle la vérificatrice générale.

Mme Hogan souligne toutefois que les infirmières de ces communautés travaillent dans des postes de soins ou des centres de santé et sont souvent les seules prestataires sur place. Elles travaillent par deux ou en petits groupes, souvent avec peu ou pas d’aide d’autres spécialistes de la santé sur les lieux, souligne le rapport.

Le ministère fournit également des fonds aux collectivités et aux autorités sanitaires des Premières Nations afin qu’elles puissent embaucher des travailleurs de la santé.

Des données floues sur les stocks

La vérificatrice générale a par ailleurs constaté que Services aux Autochtones ne disposait pas de données « complètes et exactes » sur le contenu de sa réserve d’équipement de protection individuelle au début de la pandémie. Il était alors « difficile pour le ministère de surveiller le niveau de ses stocks et de définir ses besoins », déplore Mme Hogan dans son rapport.

Le ministère ne disposait pas non plus d’une quantité suffisante de certains articles, y compris des gants et du désinfectant pour les mains, mais il a été en mesure d’ajuster son approche pour répondre aux besoins des communautés autochtones.

Cette dépêche a été produite avec l’aide financière des Bourses de Facebook et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

« Dans l’ensemble, même si nous avons constaté des faiblesses dans la manière dont Services aux Autochtones Canada gérait sa réserve d’équipement de protection individuelle, le ministère a rapidement adapté sa réponse à la pandémie de COVID‑19 », lit-on dans le rapport d’audit.

À compter d’avril 2020, la stratégie fédérale prévoyait que l’Agence de la santé publique du Canada fournisse à Services aux Autochtones Canada 2 % de tout l’équipement de protection individuelle acheté en masse », indique la vérificatrice.

« Nous avons constaté que grâce à cet approvisionnement supplémentaire, le ministère avait pu élargir l’accès à sa réserve d’équipement de protection individuelle et fournir de l’équipement aux collectivités et organisations autochtones lorsque les provinces et les territoires n’étaient pas en mesure de le faire. »

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